Et après ?

Admettons – ce qui est probable, sinon même certain malgré les obstacles à surmonter – que les Jeux africains soient un succès et que l’Afrique toute entière en célèbre la réussite. Quel bénéfice le Congo, qui en aura été le pivot, tirera-t-il de cette grand’messe du sport ?

Poser une telle question aujourd’hui alors que rien n’est encore joué et que notre pays doit bander ses muscles pour franchir l’ultime étape de cette onzième édition n’est ni déplacé, ni illusoire. Tout simplement parce que le travail accompli a été considérable, parce que les infrastructures construites pour permettre la tenue de ces jeux resteront disponibles pendant des décennies voire même des siècles, parce que l’image projetée du Congo à l’échelle de la planète sera celle d’un pays en pleine émergence.

Question complémentaire donc : comment allons-nous exploiter les atouts que nous procureront les Onzième Jeux africains s’ils sont réussis ? À cette question deux réponses viennent immédiatement à l’esprit :

° La première résulte de l’ampleur des investissements réalisés depuis dix ans pour faire de notre capitale l’un des lieux de rencontre, de débat, d’échange les mieux équipés du continent. Qu’il s’agisse de l’aéroport ultramoderne de Maya-Maya et de l’hôtel qui le jouxte, de la voie rapide qui longera bientôt le fleuve, de Bacongo à Kintélé, du stade omnisports où se dérouleront les jeux, mais aussi des magnifiques spectacles marquant leur ouverture et leur fermeture, de l’Université panafricaine dont les bâtiments sont en cours d’achèvement, tout a été fait pour que Brazzaville devienne un rendez-vous incontournable. Nous en aurons très vite la preuve.

° La deuxième réponse est d’ordre politique. Ainsi modernisée, équipée, conçue pour les temps à venir, Brazzaville va tirer enfin le bénéfice de la position stratégique qu’elle occupe au cœur du Bassin du Congo. Non seulement elle deviendra la plaque tournante de cette partie du continent, mais encore elle offrira aux institutions internationales, aux investisseurs du monde entier, aux artistes et aux intellectuels les moyens pratiques dont ils ont besoin pour se rencontrer. Tout comme Bruxelles est devenue la capitale de l’Union européenne, Brazzaville deviendra ainsi la capitale de la communauté qui se constituera à coup sûr en Afrique centrale dans les années à venir.

À nous maintenant de faire en sorte que le travail accompli dans ce but, depuis quinze ans, profite pleinement au peuple congolais, à notre nation.