Exécution du budget 2014 : le gouvernement accusé de gabégie financière

Mercredi 2 Décembre 2015 - 16:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 106%

Version imprimable

Dans une analyse chiffrée portant sur la mise en oeuvre de la loi financière au cours de l'exercice passé, la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) a déploré une montée en puissance des dépenses politiques au détriment des dépenses sociales et économiques.   

Selon la Licoco, le rapport de reddition des comptes 2014 a fait l'objet d'un vote sans condition au Parlement. Pour étayer ces critiques, l'organisation s'est procuré le dit rapport dans le but de l'analyser en profondeur. En premier lieu, Il faut rappeler que le budget a été voté en équilibre à 8 273 milliards de francs congolais (en recettes comme en dépenses). Les recettes internes ainsi que les comptes spéciaux étaient de l'ordre 6 304 milliards de francs congolais.

Globalement, a fait remarquer la Licoco, les recettes devaient financer les rémunérations du personnel de l'État, l'achat des biens et matériels, les équipements, les frais de fonctionnement des institutions et ministères les transferts aux provinces et entités décentralisées, la dette publique et frais financiers, les constructions et réhabilitation des édifices et enfin les acquisitions immobilières.

Dans son analyse, la Licoco a poursuivi plusieurs objectifs parmi lesquels le taux de réalisation du budget 2015, les éventuels dépassements budgétaires, l'importance des dépenses politiques, la place des projets d'intérêt communautaire et la qualité de la dépense. Cinq rubriques ont fait l'objet d'un intérêt particulier, en l'occurrence les dépenses des biens et matériels, les dépenses de prestation, le transfert et interventions de l'État, l'achat des équipements et la construction ou l'immobilier.

Les résutats de la Licoco

D'emblée, l'organisation a accusé le gouvernement d'avoir violé la loi des finances lors de l'exécution du budget 2014. Elle a fait état des fonds alloués à des institutions qui n'en avaient pas droit. Il y a eu, a-t-elle précisé, des fonds qui n'étaient pas budgétisé. En plus, elle constate des fonds alloués pour des dépenses politiques et de prestige. Pour elle, la distribution inégale des ressources publiques est à l'origine des frustrations. En effet, a-t-elle martelé, des frais spéciaux d'intervention sont affectés dans les dépenses des institutions politiques au détriment des dépenses sociales et économiques.  

Quant aux recommandations, la Licoco les a adressées à la présidence de la République, aux partenaires de la RDC et aux organisations de la société civile. Selon elle, il faut appliquer des sanctions pour lutter contre les détournements des fonds publics et les dépenses de prestige. Les autres propositions visent la Banque mondiale, le FMI, l'Union européenne et la BAD. S'adressant à ces partenaires de la RDC, la Licoco leur a demandé d'exiger des audits, de conditionner tout appui financier à ces audits et d'en vulgariser les résultats. Enfin, il revient à la société civile de vulgariser le présent rapport et de mener des actions de plaidoyer pour une transparence dans l'exécution du budget.   

     

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non