Faune : l’éléphant de forêt d’Afrique est en danger, souligne un récent rapport de l’UICNLundi 1 Décembre 2025 - 11:01 L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié récemment le premier rapport de situation autonome sur l’éléphant de forêt d’Afrique à la faveur de la Conférence mondiale de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) en Ouzbékistan.
Les représentants du « Groupe de spécialistes de l’éléphant d’Afrique » ont présenté les premières estimations de population les plus précises sur le plan méthodologique depuis que l’éléphant de forêt a été reconnu comme espèce distincte en 2021. Le rapport évalue la population totale à 135 690 éléphants, alors que les estimations antérieures faisaient état d’environ 133 000 animaux. Cette différence ne s'explique non pas parce que l’espèce se rétablit, mais parce que nous sommes enfin en mesure de mieux les compter. « L’éléphant de forêt ne se porte pas bien. Le braconnage a drastiquement réduit ses effectifs. À quelques exceptions près (par exemple le Gabon, certaines aires protégées et des concessions forestières bien gérées), l’espèce a largement disparu de son aire de répartition historique ou ne subsiste plus qu’en petits noyaux isolés. Les chiffres légèrement plus élevés ne sont pas un succès, mais le résultat d’une mise à jour méthodologique », explique le Dr Thomas Breuer, co-auteur de l’étude et expert du WWF sur l’éléphant de forêt. L’Afrique centrale abrite aujourd’hui environ 95 % de la population mondiale. Les effectifs les plus importants se trouvent au Gabon, où vivent environ 95 000 animaux. Ce chiffre repose sur des estimations bien plus précises grâce à des méthodes génétiques de capture-marquage-recapture, appliquées pour la première fois à grande échelle. Après des décennies de braconnage, la perte et la fragmentation de l’habitat sont devenues la principale menace. L’exploitation forestière industrielle, l’extraction minière et l’extension de grands projets d’infrastructures et de transport morcellent des massifs forestiers autrefois continus. S’y ajoutent de nouveaux risques encore peu étudiés, tels que les impacts du changement climatique, l’émergence de nouvelles maladies et leurs effets possibles sur la reproduction et la survie des jeunes. Selon le WWF, si le braconnage pour l’ivoire a diminué dans les savanes, il reste à un niveau élevé dans les zones forestières. Parallèlement, les conflits entre humains et éléphants augmentent fortement. « Les habitats se réduisent, et les hommes et les éléphants sont contraints de vivre de plus en plus près les uns des autres. Les conflits homme-éléphant s’intensifient, en particulier dans le Bassin du Congo », souligne Breuer. Et d’ajouter que : « Nous observons davantage d’actes de représailles et davantage d’éléphants tués ». Le WWF élabore actuellement un plan d’action complet sur dix ans pour la protection de l’éléphant de forêt, aligné sur le Plan d’action africain pour l’éléphant de la CITES. Au Cameroun, au Gabon, en République démocratique du Congo, en République du Congo et en République centrafricaine, le WWF met déjà en œuvre un large éventail de mesures – allant de la sécurisation et la restauration des habitats, à la lutte contre le braconnage et le commerce illégal, jusqu’à la promotion d’une coexistence durable entre les populations humaines et les éléphants. Fortuné Ibara Légendes et crédits photo :l’éléphant de forêt d’Afrique est en danger/Adiac Notification:Non |


Ce premier rapport de situation consacré à l’éléphant de forêt d’Afrique révèle qu’il ne reste qu’environ 135 000 éléphants de forêt. Alors que le braconnage, la perte d’habitat et l’augmentation des conflits les poussent davantage vers l’extinction, le WWF appelle à une décennie d’action décisive pour protéger leurs derniers bastions en Afrique centrale. « Les éléphants de forêt se reproduisent extrêmement lentement. Les populations qui se sont effondrées sous l’effet du braconnage et de la perte d’habitat ne peuvent pas se rétablir en quelques années seulement. L’espèce reste en danger critique d’extinction », a-t-il argumenté. 







