Festival de Cannes 2025 : « Promis le ciel », un regard inédit sur les migrations intra-africaines

Erige Sehiri, réalisatrice franco-tunisienne, explique : « On parle beaucoup de la migration de l'Afrique vers l'Europe. Mais 80% de cette migration reste à l'intérieur de l'Afrique. Je trouvais que ça posait un contexte très fort pour inverser un peu la narration ».

Le film met en scène Marie, pasteure évangélique ivoirienne interprétée par Aïssa Maïga; Naney, une jeune mère malienne en situation irrégulière; et Jolie, une étudiante congolaise tiraillée entre les attentes familiales et son désir d'indépendance. Leur quotidien est bouleversé par l'arrivée de Kenza, une fillette rescapée d'un naufrage. Cette cohabitation fragile devient un espace de solidarité et de sororité, malgré les difficultés rencontrées.

Promis le ciel aborde également les défis auxquels ces migrantes font face, tels que la précarité du logement, les contrôles policiers abusifs et les expulsions, tout en mettant en lumière les liens de solidarité qui se tissent entre elles.

Aïssa Maïga, qui incarne Marie, souligne l'importance de ce film : « Je trouve que c'est à la fois un bijou esthétique, un film important politiquement, un film de femmes, un film émouvant, drôle, très grave aussi ».

Erige Sehiri, quant à elle, considère que le cinéma a une vocation politique : « On raconte le monde, donc c'est politique».

Promis le ciel est le troisième long métrage d'Erige Sehiri, après le documentaire La voie normale (2018) et le film de fiction Sous les figues (2022), qui avait représenté la Tunisie aux Oscars et remporté le Bayard d'or au Festival international du film francophone de Namur.