Festival l’Emoi photographique : Baudoin Mouanda et Bunny Claude Massassa invités

Jeudi 7 Mars 2019 - 20:50

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Vingt-cinq photographes, dont deux Africains, prendront part à la septieme édition  qui se tiendra du 30 mars au 5 mai à Angoulême, en France, sur le thème « Le mystère et l’enchantement, de l’obscurité à l’émerveillement ».

Créé par l’association Eponyme, le festival l’Emoi photographique est une exposition photographique qui se déroule à Angoulême depuis quelques années déjà. Durant un mois et demi, les vingt-cinq photographes retenus après appel à candidature exposeront leurs œuvres. L’objectif est de promouvoir la photographie auprès des jeunes publics en vue de créer un lien fondateur pour cette association. L’Emoi photographique offre une vitrine pour une photographie fondée sur la cohérence du travail à long terme, pour une photographie européenne, africaine et aussi des autres continents.

Ce festival a été créé pour défendre une photographie construite autour d’un sujet qui raconte des histoires d’un savoir-faire artisanal, partant de la photographie dite alternative à celle entièrement numérique, où la forme parvient à transmettre l’idée évoquée.

En outre, l’association éponyme, à travers ce festival, intervient auprès des jeunes publics par le biais d’actions éducatives, en organisant des expositions dans les établissements scolaires, en participant ou générant des projets dans lesquels la photographie est un besoin, pour donner une forme à une réflexion de société ou illustrer un propos. « L’intérêt de ces actions étant de redonner un positionnement social, psychologique ou historique à l’image photographique en même temps qu’un apprentissage de l’attention nécessaire à la création de l’image. Comment se déplace la lumière, comment met-on en scène une photographie », a expliqué l’un des membres de cette association.

« Les fantômes de la corniche » de Baudoin Mouanda

« Les fantômes de la corniche » sont un plaidoyer photographique pour l’électrification de l’Afrique. En effet, cette série de photos présente la situation des jeunes étudiants congolais qui viennent au crépuscule lire leurs cours au bord de la corniche de Brazzaville, à côté du fleuve Congo.

Un paradoxe qui l’amène à s’interroger sur le lien qui peut exister entre les questions d’immigration juvéniles et le manque d’électricité en Afrique. « En souvenir du passé de mon trottoir, où j’allais dans les rues réciter mes cours, j’ai voulu réaliser ces photographies pour montrer les circonstances dans lesquelles les jeunes congolais ou africains se frayent leur passage dans le monde et espèrent en l’avenir », a-t-il indiqué.

Sachant que l’électricité est un facteur majeur dans le quotidien estudiantin, ces jeunes bravent des distances au nom de la réussite scolaire. Cette conception de Baudoin est chargée de réalisme et de questionnement. Questionnement face aux besoins du présent, celui de l’électrification de l’Afrique et des jeunes pour qui l’Occident reste l’eldorado.

L’artiste, dans sa démarche de création, a déjà réalisé plusieurs photographies, entre autres, « Séquelles de guerre », « Sapeurs », « Congolese dreams ». Il a également participé à de nombreuses expositions nationales et internationales, avec à son actif des prix dont celui pour la région Afrique centrale du concours photographique, la médaille d’argent au septième jeux de la Francophonie, le prix alliance française en Espagne.

« L’envoutement » de Bunny Claude Massassa

Cette création parle de l’emprisonnement de son âme jusqu’à sa libération. Un attachement profond entre l’homme et l’être, une existence de deux mondes qui sont étroitement liés, une vie symbolique de l’univers enfourné dans les dogmes. Cette troisième création de la jeune Gabonaise de 29 ans est un mélange de genres artistiques liant la photographie, la peinture et l’installation.

Forte de dix œuvres, cette création traduit l’horizon artistique dans lequel est engagée Bunny Claude Massassa. « La particularité de cette production est qu’elle mêle deux énergies, deux forces étroitement liées dont on n’a pas conscience. Aujourd’hui, beaucoup se focalisent plus sur la nutrition des corps physiques, au détriment du côté spirituel. Cette création est un cri d’alarme lancé pour mon âme », a-t-elle affirmé.

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

Le Congolais Baudoin Mouanda et la Gabonaise Bunny Claude Massassa

Notification: 

Non