Football : le président de la fédération italienne n’en finit plus de déraper !

Samedi 7 Novembre 2015 - 12:23

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Carlo Tavecchio n’en finit plus de flirter avec le racisme et l’antisémitisme verbaux, mais il ne veut pas démissionner.

Plus d’un dirigeant, expert et joueurs de la ligue A du football italien s’est dit consterné en début de semaine dernière en ouvrant les pages du Corriere della Sera, le grand quotidien milanais du soir. Et d’y lire les nouveaux propos de leur président, Carlo Tavecchio qui avait déjà été élu au milieu de polémiques racistes en août dernier. Il avait protesté contre les trop nombreux étrangers dans le championnat et s’en était maladroitement pris au pauvre Paul Pogba, ce « grand pobà qui, à peine fini de manger ses bananes, vient jouer titulaire en Italie ».

Ses excuses, sans vraiment convaincre, avaient laissé penser que cet incident était la ligne rouge à ne plus franchir. Peine perdue ! Non seulement ils s’inscrivaient dans une ligne qui tendait à devenir la normalité (qu’on se rappelle les propos, quelques mois auparavant, du grand entraîneur Arrigo Sacchi sur « trop de Noirs  dans le championnat »), mais Tavecchio lui-même ne semble avoir tiré aucune leçon de la tempête soulevée par les propos du mois d’août.

C’est ainsi qu’en début de semaine, il a accordé une interview téléphonique dans laquelle il se donne des aises dans l’antisémitisme. Tavecchio parle de l'achat du siège de la Ligue de football amateur à « un certain Anticoli, un petit juif ». Puis il précise comme seuls savent le faire les racistes et antisémites : « Je n'ai rien contre les juifs » avant d'ajouter toutefois : « vaut mieux les tenir en respect ». Ensuite, il s’en prend aux homosexuels, estimant que lui est un homme « absolument normal », un langage qui fait hurler même les extrémistes en Occident.

Pour sa défense, Tavecchio a dit qu’il n’était pas antisémite, étant même un ami d’Israël. Excuse classique, qu’on a déjà vu mettre en action chez les racistes : « moi raciste ? Pas du tout, j’ai même des amis noirs ! » Arrigo Sacchi s’était défendu de la même manière affirmant qu’il ne pouvait être raciste, lui qui avait entraîné un grand nombre de joueurs noirs. Le président de l’Union des communautés juives d’Italie, Renzo Gattegna est amer : « les propos de Tavecchio sont antisémites, ils constituent une faute très grave et causent un dommage immense à la crédibilité du sport et de ses institutions dans notre pays ». Mais Tavecchio, s’il a entendu cette énième critique ne semble pas en avoir tiré une conséquence honorable : il refuse de démissionner de la présidence de la fédération italienne de football.

Lucien Mpama

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