Opinion

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Franc-parler

Mercredi 3 Novembre 2021 - 12:04

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A celles et ceux qui doutaient de la capacité des pays africains à faire entendre leur voix avec suffisamment de force lors de la Conférence sur le climat (COP 26) qui vient de débuter à Glasgow, en Ecosse, nous conseillons de lire avec la plus grande attention le message que notre président a envoyé lundi, dès l’ouverture de cette nouvelle grand-messe, aux nations industrielles qui polluent le plus fortement l’air que nous respirons et qui mettent en péril l’humanité tout entière.

Parlant au nom de la Commission Climat du Bassin du Congo, qui regroupe seize Etats de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’est ainsi que le Maroc, Denis Sassou N’Guesso n’a pas, comme on dit en langue populaire, mâché ses mots. En témoignent les trois phrases suivantes : « Le Bassin du Congo rend au Monde des services écosystémiques inestimables mais que reçoit-il en échange ? Hélas très peu. En effet, les pays industrialisés à qui incombe la responsabilité historique du dérèglement climatique se montrent réticents à mobiliser les financements nécessaires à la concrétisation de leurs engagements ».

Le signal ainsi envoyé par l’Afrique aux puissants de ce monde dès le début de cette nouvelle COP ne saurait être plus clair. Outre le fait qu’il résume en quelques mots bien sentis une réalité accablante dont les conséquences prévisibles sont à tous égards dramatiques pour l’humanité tout entière, il rompt avec la règle non écrite des « sommets » planétaires selon laquelle les dirigeants parlent, discourent, promettent, professent abondamment mais ne se sentent nullement tenus de respecter leurs engagements. Avec comme conséquence la non-exécution des engagements pris solennellement et la main sur le cœur comme cela s’est produit au terme de la COP 21 au Bourget, près de Paris.

Alors que les feux étaient tous au rouge à la veille de l’ouverture du sommet de Glasgow en raison de l’incapacité des Etats pollueurs à prendre la juste mesure de leur responsabilité, l’un au moins se met au vert : celui du franc-parler des pays du Grand Sud qui n’hésitent pas à dire tout haut ce que pensent les peuples du Tiers-monde à propos du dérèglement climatique. Même si rien n’est encore joué, il se pourrait bien, dans ce contexte, que les Grands de ce monde comprennent enfin que le temps du discours est passé, que celui de l’action est venu, que l’humanité ne leur pardonnera plus leur inertie criminelle.

Les Dépêches de Brazzaville

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