Genre : la femme africaine, championne du monde de l'emploi

Mercredi 10 Février 2021 - 12:30

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Dans son « Atlas de l'Afrique AFD (éditions Armand Colin) », l'Agence française de développement (AFD) interroge les dynamiques en cours sur le continent. À travers une carte, elle fait un focus sur l'implication des femmes dans la vie économique africaine.

Dans l' « Atlas de l'Afrique AFD », l'Agence appelle à oublier les préjugés sur la condition féminine en Afrique. Car, contrairement aux idées reçues, les femmes africaines sont très largement impliquées dans la vie économique de leur continent. L'AFD fait parler les chiffres, malgré quelques disparités avec l'Afrique du nord : le taux de participation des femmes au marché du travail (55 %), soit un niveau supérieur à celui observé dans les pays les plus avancés (53 %), avec une moyenne mondiale qui s'élève à 48 %. En Afrique du nord, les femmes sont trois fois plus touchées par le chômage que les hommes. L'ouvrage souligne aussi le rôle clé de la femme africaine dans l'économie. Nombreuses ont crée leur propre business (24%) devant les Américaines du sud (17 %), du nord (12 %), les Asiatiques du Sud-Est (11 %) et les femmes du Moyen-Orient (9 %).

«La participation des femmes à la vie économique est un enjeu essentiel de l'égalité entre les femmes et les hommes », souligne Mar Merita Blat, experte en Genre à l'AFD. Malgré qu'elles ont toujours travaillé, ces dernières siècles elles ont majoritairement occupé des postes et fonctions non rémunérées, notamment au sein de l'espace privé du foyer, a-t-elle rappelé. Ce qu'elle explique par « la difficile articulation des temps de vie, mais aussi le nombre important de femmes dans le travail informel, dans le secteur du care, ou dans le temps partiel, malgré leur présence de plus en plus importante sur le marché du travail rémunéré ». Un constat qui est entrain de se modifier, certes, mais encore aujourd’hui , elles ne sont que 48 % dans le monde à participer au marché du travail.

Le continent qui contribue le plus à cela est l'Afrique, malgré les idées reçues. « Cependant, la moyenne continentale très élevée de participation des femmes à la vie économique (55 %) cache des écarts régionaux très importants. Ces différences s’expliquent par plusieurs facteurs : taux d’informalité, mécanismes de protection sociale et de gardes d’enfants, développement de l’entreprenariat, ségrégation des métiers, etc », explique Mar Merita Blat. Elle considère que l’entreprenariat est un vecteur d’émancipation permettant aux femmes de participer pleinement à la vie économique. « Parmi les biais sexués existants dans la création d’une entreprise, un des plus importants reste l’octroi d’un crédit bancaire pour démarrer l’initiative entrepreneuriale. C’est pourquoi l’AFD finance, en Égypte, un programme d’appui aux micro, petites et moyennes entreprises dirigées par les femmes, permettant de lever ces barrières », a-t-elle éclairé.

Le rôle de la femme africaine étendu vers la prévention des conflits

C'est le Conseil de sécurité qui vient de rappeler le rôle joué par les femmes en Afrique de l'ouest au Sahel dans la prévention et le règlement des conflits, dans la consolidation de la paix et dans les situations post-conflit. Il a appelé la participation de ces femmes « sur un pied d'égalité à tous les efforts, visant à maintenir , promouvoir la paix et sécurité et y être pleinement puis véritablement associées », saluant les efforts des pays de la région à faire progresser « la participation égale et véritable des femmes aux processus politiques », notamment, en vue d'accroître le nombre de femmes aux hautes fonctions de l'Etat. Ce fut le cas récemment au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Niger, au Liberia et au Togo, durant les processus électoraux. Ce qui aura contribué à l'enracinement de la démocratie dans les pays concernés.

S'agissant de la propagation du terrorisme et de la violence, le Conseil de sécurité appelle à s'attaquer aux causes profondes de sa propagation et d'adopter une approche globale pour y mettre fin, avec l'appui des partenaires au développement, tels que la Banque mondiale, et d'autres institutions financières internationales. La femme africaine est donc incontournable dans la prise de décisions dans l'éclosion de l'économie et la stabilité du continent.

Noël Ndong

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