Gouvernance forestière : vers la mise en œuvre d’un cadre juridique

Mercredi 11 Juin 2014 - 18:30

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Malgré les multiples efforts réalisés pour améliorer la gouvernance du secteur forestier, le Congo ne possède pas encore de cadre de politique forestière. Dans un tel contexte, l'efficacité de l’action publique sur des objectifs précis n’est pas assurée

L’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion durable des forêts examine la version préliminaire du document de la politique forestière nationale. Ce texte a été élaboré durant dix mois avec le concours technique de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Le ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, Henri Djombo, et le représentant de la FAO, Dieudonné Koguiyagda, ont conjointement souligné l’importance de la tâche à  accomplir. Ils se sont exprimés le 11 juin à Brazzaville, au cours de l’atelier initié pour la validation du document de la politique forestière nationale.

Ce document définit les objectifs, les principaux axes de la gestion forestière et oriente l’action forestière nationale à moyen et long terme. À l’orée de l’adoption de la stratégie nationale de développement durable, il apparaît nécessaire de publier un document de référence définissant explicitement la politique forestière nationale accessible à tous.

Depuis 2000, le Congo a accompli des efforts dans la gestion durable de ses forêts. Cependant, malgré des résultats positifs, tel que l’aménagement des parcs nationaux, les défis restent nombreux.

L’élaboration de ce document intervient dans un contexte international, marqué par des préoccupations majeures, telles que la promotion de l’économie verte ; la lutte contre les changements climatiques ; l’exploitation illégale de la faune et de la flore sauvages ; la conservation de la biodiversité ; l’accès aux ressources génétiques et le partage issu de leur exploitation.

Le document devra présenter les objectifs de gestion et de développement du secteur forestier en tenant compte de la promotion de l’économie verte, de la réduction de la pauvreté, de la gestion concertée des instruments existant en matière de coopération qui tire parti des acquis actuels.

Les objectifs à prendre en compte dont : l’aménagement du territoire ; la constitution d’un domaine forestier permanent ; la promotion de la gestion et de l’aménagement durable des forêts et de la certification forestière ; la conservation des écosystèmes forestiers ; la valorisation de la faune et des aires protégées ; le développement des plantations forestières et agroforestières ; la valorisation des produits forestiers non ligneux ; la transformation diversifiée et plus poussée du bois au Congo ; la promotion du marché local du bois d’œuvre.

À ces objectifs s’ajoutent l’amélioration de la gouvernance en matière de gestion des ressources forestières et fauniques ; la promotion du processus REED+ et des mécanismes de payement des services environnementaux ; le développement de la recherche forestière et faunique ; le renforcement des capacités de l’Administration forestière et des autres acteurs impliqués dans la gestion durable des forêts ; la promotion de la coopération en matière forestière et faunique.

Le document devra préciser les principes de mise en œuvre de la politique forestière, notamment la gestion concertée et participative des ressources forestières ; le partenariat public-privé ; la contribution des forêts au développement socio-économique des départements.

« Outre l’engagement de l’État qui doit être le principal appui, des mesures doivent être prises pour la coopération sous-régionale et internationale et encourager la promotion du secteur privé, artisan essentiel dans la mise en œuvre de la politique forestière », a indiqué Henri Djombo.

La politique forestière devra être en cohérence avec les engagements internationaux et en synergie avec l’action des autres secteurs de la vie nationale.

Il conviendra de « vérifier et s’assurer si les options prises au cours du processus d’élaboration de la politique forestière sont en cohérence avec les autres politiques en permettant au Congo d’atteindre ses ambitions de développement de ce secteur, tout en mettant l’accent particulier sur la préservation et la protection de l’environnement », a renchéri Dieudonné Koguiyagda.

Notons que cet atelier de validation du document de la politique nationale forestière a connu la participation du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Rigobert Maboundou, et du préfet du département du Pool, Jean-Michel Sangha.

Nancy France Loutoumba