Guinée Conakry : l’ONU souhaite le retour au pouvoir des civils

Mardi 14 Septembre 2021 - 14:30

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Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l'Ouest et au Sahel, Mahamat Saleh Annadif, a émis le souhait que les civils reviennent au pouvoir dans un délai « raisonnable » en Guinée.

En visite de travail, le 13 septembre, à Conakry, Mahamat Saleh Annadif s'est toutefois réservé de donner un délai du retour à la situation normale dans le pays, indiquant que « c'est aux Guinéens de décider de cette transition » qui sera accompagnée par son organisation et ses partenaires de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). A Conakry, il a rencontré tour à tour les nouvelles autorités guinéennes, les diplomates accrédités dans le pays et les chefs des principaux partis de l'opposition au régime de l'ancien président Alpha Condé.

« Nous leur avons passé un message simple, pour dire simplement que nous voulons les écouter, qu'est-ce qu'ils pensent de l'avenir de leur pays, quelle transition ils veulent pour leur pays, afin que nous puissions les accompagner pour que la Guinée sorte de là », a-t-il déclaré. Le diplomate onusien a aussi rencontré l'ancien président guinéen, Alpha Condé. Mais le contenu de leur entretien n’a pas été dévoilé. « Nous avons rencontré effectivement le président Alpha Condé, nous nous sommes assurés de sa sécurité, de sa santé. Il se porte bien », a dit le représentant spécial.

S'agissant de la durée de la transition qui préoccupe les Guinéens, Mahamat Saleh Annadif a indiqué que l'ONU n'avait pas d'exigences. « La durée de la transition sera celle que décideront les Guinéens eux-mêmes. Nous sommes en concertation avec la Cédéao et jusque-là nous avons dit que nous voulons une durée raisonnable, mais la durée raisonnable dépend des Guinéens eux-mêmes ».

Par ailleurs, le représentant spécial de l'ONU en Afrique de l'Ouest s'est inquiété du retour des coups d'Etat en Afrique, notamment au Mali, au Tchad et maintenant en Guinée qu'on peut interpréter, selon lui, par « un recul démocratique ». Un peu plus d'une semaine après le coup d'Etat du 5 septembre, la junte a lancé, le 14 septembre, des pourparlers sous l'œil attentif de la communauté internationale.

Rappelons que la Cédéao et l'UA ont suspendu la Guinée. La première a dépêché une mission sur place et n'a prononcé aucune sanction économique pour l'instant, répondant au souhait des deux principales figures de l'opposition, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, qui s'y opposent. Les Nations unies ont également condamné le putsch et réclamé la libération d'Alpha Condé. Elles ont aussi indiqué « leur intention d'accompagner la Guinée pour sortir de la crise », a rappelé Mahamat Saleh Annadif. Même constat pour les représentants de la Cédéao. A la mission, Alpha Condé a dit « qu'il est toujours président » et « qu'il faut que la Cédéao le rétablisse », a rapporté une source proche de la délégation sous couvert d'anonymat. Le principe d'une libération de l’ancien dirigeant guinéen « est acquis », avait affirmé à la fin de la visite la secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères, Fanta Cissé, sans qu'apparaisse clairement comment cela pourrait se traduire concrètement.

Yvette Reine Nzaba

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