Hydrogène vert : la RDC courtisée par des investisseurs potentiels

Lundi 15 Février 2021 - 17:02

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Cette énergie quasi-révolutionnaire devrait représenter vingt-cinq pour cent de la demande énergétique mondiale d’ici à 2050. Pour l’heure, les prospections se poursuivent pour la mise en œuvre rapide des projets de développement. En RDC, des pourparlers au plus haut niveau avec des promoteurs allemands sont en cours pour la construction d’une grande usine de production d’hydrogène vert.

Dans un monde qui adopte de plus en plus les énergies moins polluantes, l‘hydrogène vert fait désormais l’objet d’un intérêt croissant des décideurs à travers le monde. En effet, cette énergie est stratégique pour sa capacité à répondre à la problématique de l’autosuffisance énergétique. Gaz entièrement produit à partir d’énergies renouvelables, il est bien parti pour constituer 25 % de la demande énergétique mondiale au cours des trente prochaines années.

Actuellement, l’hydrogène vert est produit à une faible quantité. Même si le potentiel est bien réel, mais il est bien trop faiblement produit pour évincer le pétrole par exemple. Pourtant, son rôle est crucial dans le développement d’une énergie propre au service de l’industrie et même du transport. Pour l’Europe, la production de l’hydrogène devrait aider à réduire une dépendance trop pesante. Certains pays comme l’Allemagne se démarquent déjà dans le continent européen. Ce pays riche est déterminé à devenir le numéro un mondial, avec un investissement de neuf milliards d’euros au cours des dix prochaines années.

Quant à l’Afrique, elle entre également dans la course pour attirer des investissements lourds dans un secteur quasi-inexploré. Boostée par son avantage technologique en cette matière, l’Allemagne a signé quelques accords en Afrique. Il y a le partenariat avec le Maroc pour la construction d‘une usine de 100 MW dans le royaume chérifien. L’Allemagne y produira non seulement ses besoins en hydrogène vert, mais elle y installera aussi une plate-forme de recherche dans le cadre du transfert des compétences, a-t-on appris.   

Au cœur de l’Afrique, le géant RD-congolais est également courtisé par des entreprises allemandes en prospection depuis août dernier. Il y a eu une rencontre entre le président de la République, Antoine-Félix Tshisekedi, et les représentants des entreprises allemandes pour la présentation d’un plan de construction sur le sol RD-congolais de l’une des plus grandes usines de production d’hydrogène au monde. La RDC fait partie des États pionniers dans ce domaine, à l’instar de l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Afrique du Sud et du pays africain le plus avancé, l’Égypte. Kinshasa appelle à des investissements importants en dehors de la construction de l’usine. En effet, la viabilité de ce projet dépendra de la construction du futur barrage d’Inga trois et même du port en eau profonde de Banana pour accueillir les hydro-tankers chargés d’évacuer l’hydrogène sous forme de liquide. Sur ce point, il n’y a non plus aucun détail sur la capacité maritime allemande pour transporter l’hydrogène liquide vers le continent européen.    

Avec les promoteurs allemands, la RDC caresse le rêve d’importer cette énergie innovante à partir de l’électricité d’Inga. Le mégaprojet est d’autant bien parti qu’il pourrait profiter des fonds européens pour son développement. Des experts estiment que les sites de Manyanga et d’Inga contiendraient un potentiel correspondant à environ 10 % de la demande mondiale. Par ailleurs, le pays dispose d’un avantage comparatif de l’énergie produite à un coût très faible grâce à Inga trois. Selon quelques chiffres disponibles, le projet vise une production annuelle de deux millions d’hydrogènes, soit 4 % de la production mondiale. Toutefois, l’on s’interroge sur la capacité de la société allemande qui porte le mégaprojet à pouvoir le mener à son terme sans l’appui d’entreprises allemandes plus solides financièrement. Nous y reviendrons.        

Laurent Essolomwa

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