Interview. Gaëtan Ngoua : « Écrire me permet de me dépasser et me surpasser »

Vendredi 18 Février 2022 - 11:28

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Originaire du Congo-Brazzaville, le poète Gaëtan Ngoua sort peu à peu de l’ombre avec une semence riche de treize recueils de poèmes. L’auteur est récipiendaire de plusieurs prix littéraires dans son pays et dans l’univers littéraire francophone. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : L'écriture est pour vous une vocation, un exutoire ou un combat ?

Gaëtan Ngoua (G.N.) : À la fois une vocation, un exutoire et un combat. Vocation parce que j’écris depuis la fleur de l’âge. Depuis mon enfance, je n’ai jamais cessé d’aimer les livres et la lecture. Ce qui m’a poussé à faire comme les auteurs que je lisais, c’est-à-dire écrire. Un exutoire parce que l’écriture me permet de faire une sorte de catharsis par rapport à ce que je vis dans cette société devenue comme un poison pour l’existence de l’homme. Donc écrire me permet de me dépasser et me surpasser, de vivre comme dans un autre monde. À vrai dire l’écriture est pour moi comme une seconde patrie. C’est pour moi un refuge, une sorte de soulagement contre les maux de ce monde.

L.D.B.C. : Vous avez publié plusieurs recueils de poésie, parlez-nous succinctement de leur contenu.

G.N. : C’est un travail très fastidieux que vous me demandez de faire. Je préfère laisser à mes lecteurs le privilège de me découvrir. Néanmoins, pour faire court, je peux dire que ma poésie a pour centre d’intérêt l’homme, sa vie et sa survie sur cette terre.

L.D.B.C. : La poésie a quel sens pour vous, puisqu'elle est votre genre littéraire de prédilection ?

G.N. : La poésie est pour moi un chant qui vient de l’intérieur. C’est un chant de l’aurore qui ronronne à l’embouchure des minuits. Un chant au service des envolées de la vie, une pure parole au service de l’homme. La poésie est un genre littéraire qui me parle le plus. Elle me parle franchement. Elle me fait découvrir ma condition d’homme sur cette terre devenue inhumaine. La poésie m’inculque quelques humanités. Elle purifie mon âme.

L.D.B.C. : Y a-t-il un écrivain ou des auteurs francophones qui vous ont le plus marqué ?

G.N. : Tchicaya U’tamsi, l’un des grands écrivains congolais qui, à travers son poème « Le contempteur » publié dans son recueil de poèmes "Epitomé", m’a fait entrer dans la maison de la littérature. C’est un texte qui nous avait été donné comme commentaire de texte composé en classe de première, au lycée. Et, c’est à ce moment-là que j’ai découvert la beauté et la profondeur de la poésie à travers celui que Sony Labou Tansi, une autre grande figure de la littérature congolaise, appelait « le père de notre rêve ». Je me suis baigné aussi depuis mon jeune âge dans les eaux profondes de Victor Hugo, de Jean de la Fontaine, de Robert Desnos, de Camara Laye, de Senghor, Bernard Dadié et autres.

L.D.B.C. : Un mot à l'endroit des écrivains en herbe qui voudraient emboîter vos pas ?

G.N. : Je leur dirai que ce n’est pas en un seul jour qu’on devient écrivain. C’est un long et difficile chemin à parcourir. Ils doivent aimer la poésie et les poètes s’ils veulent véritablement devenir poètes.  

Propos recueillis par Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Gaëtan Ngoua/ DR

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