Interview. Ndiaye Ciré Ba : « Je découvre des choses qui ne sont pas de l’Afrique que je connaissais »

Jeudi 30 Septembre 2021 - 17:00

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En séjour à Kinshasa depuis le week-end dernier car invitée à la 5e édition du Festival cinéma au féminin, l’actrice sénégalaise en apprécie l’originalité. Dans cet entretien exclusif avec Le Courrier de Kinshasa, Djalika, c’est sous ce nom du personnage qu’elle campe dans la série "Maîtresse d’un homme marié" qu’elle est connue ici, parle avec bonheur, sourire aux lèvres, de sa découverte de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) qui l’a visiblement séduite, de Papa Wendo qu’elle confondait avec Papa Wemba, etc.

Ndiaye Ciré Ba, alias Djalika ravie de son séjour à Kinshasa (Adiac)Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : À Kinshasa, c’est sous le nom de Djalika que l’on vous reconnaît. Peut-on connaître votre véritable nom et qui vous êtes  ?

Ndiaye Ciré Ba (N.C.B.)  : Je m’appelle Ndiaye Ciré Ba, j’ai 28 ans. Je suis responsable commerciale de formation et une actrice comédienne professionnelle qui pratique ce métier depuis bientôt dix ans et sept ans de manière professionnelle. Djalika est le personnage que j’ai interprété dans la série "Maîtresse d’un homme marié", c’est à lui que je dois mon invitation ici au Congo

L.C.K. : Est-ce votre première à Kinshasa ? Y êtes-vous pour une raison professionnelle ?

N.C.B. : Oui, c’est une première à Kinshasa. Et j’y suis pour répondre à une invitation officielle du Cinef, le Festival du cinéma au féminin du 25 septembre au 1er octobre. C’est le but de ma venue mais évidemment je vais en profiter pour découvrir Kin, comme on dit ! (Petit rire).    

L.C.K. : Quelle idée vous faisiez –vous de Kinshasa avant d’y être  ? Aviez-vous des appréhensions sur la ville ?

N.C.B. : Personnellement, j’avais une idée globale du Congo qui a une culture africaine qui n’est pas pareille à celle de l’Afrique que je côtoie très souvent. Vous êtes plutôt comme celle du côté anglophone. Très souvent, c’est l’Afrique de l’ouest que l’on connaît très bien et donc c’est vraiment une découverte pour moi. Oui, j’avais quelques appréhensions, disons quelques craintes en rapport avec le climat politique et d’autres choses, mais je découvre qu’il n’est rien de cela. Le Congolais est un peuple assez chaleureux qui a sa propre culture et elle est assez originale. Je découvre des choses qui ne sont pas de l’Afrique que je connaissais et j’apprécie beaucoup.

L.C.K. : Kinshasa, vous la découvrez à travers vos allées et venues dans la ville mais peut-être et surtout à travers son cinéma. Pourriez-vous nous dire à ce point ce qui vous y a plu  ?

N.C.B. : J’avoue que nous n’avons pas encore eu l’occasion de bien la découvrir en allant d’un endroit à un autre lorsque nous roulons dans la ville. Mais j’ai remarqué que vos infrastructures ont beau être modernes, réalisées aux normes actuelles et autres, mais il y a toujours cette originalité que j’apprécie beaucoup et également la verdure de ce pays. C’est assez vert : je vois des arbres partout, ce qui est important pour l’environnement, c’est aussi autre chose que j’apprécie. Je ne l’avais vu qu’en Côte d’Ivoire, cela m’a plu de retrouver cette verdure ici au Congo. Il y a aussi votre fleuve que je veux bien découvrir. C’est ce que j’ai vu de la ville pour le moment, le temps de faire d’autres découvertes d’ici la fin de mon séjour, il y aura sûrement autre chose.

L.C.K. : Qu’est-ce donc l’originalité de Kinshasa qui semble tant vous séduire  ? Kalista Sy, réalisatrice de Maîtresse d’un homme marié, et Djalika échangeant avec des cinéphiles (Adiac)

N.C.B. : Il y a, par exemple, votre cuisine. Très souvent, dans d’autres pays, et même dans le mien, le Sénégal, l’on ne trouve la cuisine dite africaine et autre que dans des petits espaces, ce que l’on appelle les petits maquis, les petits restaurants. Mais quand tu es dans un restaurant digne de ce nom, chic, classe, avec carte, d’ordinaire ce sont des plats étrangers que l’on propose. Mais depuis que l’on est là, dans les plus grands restaurants où l’on va, il y a toujours des plats africains proposés. Et, avec cette manière de faire bien locale : que ce soit le liboke ou les boyaux, c’est toujours vraiment cuisiné à l’Africaine, présenté comme tel à table, ensuite vous pouvez vous servir dans une assiette. Mais l’on maintient toujours cette touche qui rappelle que l’on est au Congo, en Afrique, et que c’est cela notre culture. L’on vous présente les fruits, les repas, sous toutes les formes mais cela reste quand même la vraie cuisine de chez vous. C’est donc quelque chose que j’ai beaucoup apprécié. Et donc, je mange comme une folle (éclats de rire).

L.C.K. : Et qu’en est-il du cinéma local, vous a-t-il permis de découvrir quelque chose  ?

N.C.B. : Nous avons assisté à quelques projections. J’avoue qu’avant, je ne suivais pas beaucoup de films et autres réalisations du cinéma congolais mais j’ai été agréablement surprise ici. Que ce soit la comédie, il y a une bonne dose d’humour, la jeunesse est assez épanouie et s’y prête bien. Il y a peut-être des questions techniques qui ne sont pas de mon domaine où il y a encore du travail à faire mais on sent l’envie de faire du vrai cinéma. Mais un film m’a beaucoup marqué, celui sur la vie de Papa Wendo qui parlait de la rumba. Nous l’avons suivi hier à la 7e rue Limete, et selon moi, c’est un film qui explique la culture kinoise (large sourire).

Kalista Sy et Djalika posant avec une cinéphile (Adiac)L.C.K. : Connaissiez-vous Papa Wendo avant de suivre le film Tango ya ba Wendo  ?

N.C.B. : Juste sa musique ! Et à entendre Papa Wendo, très souvent, je confondais avec Papa Wemba et donc je pensais que les gens faisaient une erreur en le citant. Tout de même, lorsque je l’écoutais, je me rendais compte que ce n’était pas la même voix. Et donc, c’est vraiment hier que j’ai pu lier le nom au visage mais j’ai appris qu’il nous a malheureusement quittés il y a quelques années. Nous avons aussi vu Pepe Kallé, lui par contre, je l’ai découvert, mais pour ce qui est de Papa Wendo, c’était un honneur de découvrir l’histoire tournée sur sa vie qui est liée quelque peu à sa musique que l’on adore bien. Vraiment, jusque-là, c’est l’un des films qui m’a beaucoup plus marqué sur l’histoire kinoise même. Il y a peut-être aussi l’épisode de la série Les sourds doués qui est assez fun, assez drôle mais qui, je l’avoue, donne quand même des enseignements.

 

L.C.K. : Reviendrez-vous à Kinshasa ?

N.C.B. : Ça c’est sûr ! (éclats de rire).

Propos recueillis par Nioni Masela

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Ndiaye Ciré Ba, alias Djalika, ravie de son séjour à Kinshasa /Adiac Photo 2 : Kalista Sy, réalisatrice de "Maîtresse d’un homme marié" et Djalika échangeant avec des cinéphiles /Adiac Photo 3 : Kalista Sy et Djalika posant avec une cinéphile /Adiac

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