Interview. Voltaire Mampinda : « Les arts sont un moyen puissant de véhiculer l'évangile »

Jeudi 30 Juin 2022 - 17:18

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Rencontré à la soirée d’ouverture de la première édition d’Ewaggelion Festival dont il est l’initiateur, le coordonnateur de Futur’Ark nous a parlé des contours de l’événement qui se tient les 29 et 30 juin. Dans cet entretien exclusif accordé au "Courrier de Kinshasa", il affirme qu’à l’instar des artistes d’autrefois qui ont vulgarisé la parole de Dieu «  sur des pierres, des tableaux, des plafonds, les livres, etc. », le festival entend répandre l’évangile à travers la pratique artistique.

Voltaire Mampinda initiateur d’Ewaggelion Festival (Adiac)Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs  ?

Voltaire Mampinda (V.M.)  :. Je suis Voltaire Mampinda, initiateur et promoteur d’Ewaggelion Festival ainsi que coordonnateur de l’association à but non lucratif Futur’Ark.

L.C.K. : Ewaggelion n’est pas un mot souvent entendu et ne sonne pas français, de quoi s'agit-il au juste ?

V.M. : Ewaggelion n’est pas du tout français, il vient du grec Euaggeliso qui signifie évangéliser. C’est de là qu’est tiré le mot français évangile et le verbe évangéliser. C’est le nom que nous avons donné au Festival international des arts pour l’évangile.  

L.C.K. : Pouvons-nous avoir la signification du logo d’Ewaggelion ?

V.M. : Ewaggelion est écrit en trois mots superposés pour ne pas faire long mais ensuite, la chaîne brisée représente comment l’évangile peut libérer l’homme des valeurs négatives et le propulser vers le développement. Ce logo symbolise l’affranchissement, la libération, l’indépendance, la liberté, l’épanouissement, l’émancipation. Et, tout cela passe par la rupture d’avec les valeurs négatives et l’intériorisation des valeurs positives. C’est dans l’évangile que nous avons les meilleures valeurs.  

L.C.K. : Les arts et l’évangile, pensez-vous qu’ils peuvent vraiment aller de pair ?

V.M. : En apparence peut-être pas, mais en réalité, c’est un mariage parfait, un bon cocktail. Les arts véhiculent un message, que ce soit par la parole, les écrits ou les gestes, la symbolique ou la gestuelle. La parole de Dieu existe parce que des artistes l’ont écrite sur des pierres, des tableaux, des plafonds, les livres, etc. Les arts sont un moyen puissant de véhiculer un message, et le nôtre, c’est la Bonne nouvelle, l’évangile.

L.C.K. : L’Eternel siège au milieu de la louange et l’adoration, dit la Bible. Sur quelles disciplines des arts repose votre évangélisation hormis le chant qui est de pratique ordinaire  ?

V.M. : Les gens pensent que la musique c’est l’art fondamental, mais en réalité, le premier des arts, c’est l’architecture. À la première édition, nous avons commencé par la musique, le gospel, pour entrer dans la pensée collective avec un chœur fantastique accompagné d’une section symphonique mais la musique n’est pas l’art unique à exploiter. Du reste, l’architecture est le premier des arts. La Bible dit : « Dieu créa », il s’agit déjà d’une structure, l’architecture existe déjà en premier. À la prochaine édition, nous allons explorer les autres formes d’art. Il y a plusieurs disciplines à considérer, l’architecture, la sculpture, la danse au sens artistique du terme qui se démarque des danses obscènes, la narration, la photographie, la vidéo et même la gastronomie qui est une forme d’art. Nous comptons explorer tous les arts dans leur diversité car la parole de Dieu, la Bible, contient des allusions à chacun de ces arts.  

L.C.K. : L’on a coutume de dire que le créateur est le premier artiste. Dieu a créé une nature merveilleuse…

V.M. : Mais c’est vrai ! Dieu nous donne la nature pour modèle ! Regardez toutes les couleurs que l’on y trouve, la beauté du coucher du soleil au bord du fleuve Congo, par exemple. Cette couleur qui scintille dans l’eau et renvoie une image qui communique la profondeur de Dieu, sa Toute-puissance parce qu’il est omnipotent. L’art est dans la nature, l’art est dans la vie de tous les jours. L’homme a l’art en lui ! La parole, la voix, c’est déjà de l’art. Nous sommes entourés d’un monde totalement « articisé » et nous voulons explorer Dieu dans son infinie sagesse, décrire comment il a mis l’art dans la nature pour passer son message.   

L.C.K. : Vous semblez parler vraiment d’expérience, seriez-vous artiste  ?

V.M. : Oui ! Je suis chanteur et guitariste. Mon père est un grand pianiste, ma mère une grande chanteuse. Je suis né dans une famille d’artistes. J’aime énormément l’art, c’est ma vie, le sang qui coule dans mes veines.    

L.C.K. : Que veut dire Futur’Ark, le nom de l’association qui porte l’organisation d’Ewaggelion Festival ?

V.M. : Le futur de l’art et de la culture.

L.C.K. : Comment voyez-vous le futur de l’art dans le pays ?

V.M. : Il est très prometteur parce qu’il y a beaucoup d’énergie dans la jeunesse, dans le Congolais qui est un artiste presque naturel. Il ne fournit pas beaucoup d’efforts pour chanter, danser ou dessiner. Et donc, nous croyons que l’art va assurément transformer la société.

L.C.K. : Quel rôle comptez-vous jouer dans le futur de cet art ?

V.M. : Futur’Ark n’est qu’un maillon dans la chaîne. Nous avons une chaîne logistique culturelle à laquelle Futur’Ark vient donner sa voix pour contribuer à cette grande machine qu’est la culture, pour faire avancer les choses. Nous pensons tisser des alliances avec les autres associations qui évoluent dans la culture pour qu’ensemble, nous puissions faire avancer les choses car l’on ne construit pas le monde seul. Nous nous positionnons comme une plateforme, une vitrine pour promouvoir l’évangile par les arts, mais nous collaborons avec les autres qui ont d’autres formes de structures de promotion de l’art.

 

 

 

Propos recueillis par Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Voltaire Mampinda initiateur d’Ewaggelion Festival / Adiac

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