Italie : le silence coupable des médias sur le Burundi

Samedi 9 Mai 2015 - 10:15

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La crise politique au Burundi occupe trop peu de place dans les journaux italiens, dénoncent des organisations humanitaires à Rome.

Œuvrant sur le terrain, des ONG italiennes sont effarées de voir que les journaux de la péninsule sont vides ; ils n’informent pas sur la crise politique doublée d’une crise humanitaire en cours au Burundi. Les manifestations pour et contre la (re)candidature du président Pierre Nkurunziza ont fait à ce jour une dizaine de morts et 60 blessés à Bujumbura. Mais, surtout, la crainte d’une aggravation de la situation a causé l’éparpillement des Burundais dans la région : plus de 25.000 d’entre eux ont fui au Rwanda voisin ; 17.700 en Tanzanie et 8.000 dans la province du Sud-Kivu en RDC.

L’Association des ONG italiennes, le Consortium des ONG du Piémont, FOCSIV et Link2007, toutes organisations italiennes ayant des volontaires sur le terrain de l’humanitaire au Burundi, lancent un appel en direction de l’opinion publique. Il se résume en quelques mots : cessez de regarder ailleurs ! Surtout, les organisations non gouvernementales mettent en cause le rôle dans cette apathie. Elles demandent donc à la presse de la péninsule de mieux informer de ce qui se passe au Burundi pour y prévenir une catastrophe toujours possible avec des répercussions dans la région.

Le fait est que le Burundi est totalement absent de l’information en Italie. Les journaux télévisés font largement écho des crises plus lointaines, mais ne parlent que de temps en temps de la situation au Burundi. Cette relative indifférence est bien en décalage avec l’engagement résolu de la société civile. L’Italie, notamment la Communauté catholique romaine de Sant’Egidio, s’est largement impliquée pour la résolution des crises précédentes au Burundi. Les accords d’Arusha qui, en 2000 ont pu mettre fin à la guerre civile de dix ans, portent un fort impact de l’implication des ONG romaines.

Lucien Mpama