ITB Berlin : les jalons sont posés pour développer le tourisme au Congo

Samedi 9 Mars 2024 - 15:00

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Le salon mondial du tourisme ITB Berlin s’est terminé le 7 mars. 170 pays y ont participé dont la République du Congo.

A l’heure des bilans, pour les organisateurs du salon ITB à Berlin, le succès - près de 180 000 visiteurs - témoigne de la vitalité de ce secteur. 4 500 exposants, parmi lesquels l’ensemble des pays d’Amérique latine, avaient répondu présent, tandis que l’Afrique occupait deux pavillons pleins.

Un optimisme porté dès le premier jour lors de la cérémonie d’ouverture par Julia Simpson, présidente du Conseil mondial du tourisme, qui avait donné le ton en avançant quelques indicateurs prometteurs. « Le secteur des voyages et du tourisme devrait représenter plus d’un emploi sur neuf dans le monde d’ici à 2033, contribuant à 11,6 % du produit intérieur brut mondial. Cette prochaine décennie verra le tourisme croitre deux fois plus vite que l’économie globale… » , a-t- il assuré.

Un pronostic rassurant et cet optimisme aura été partagé unanimement sur le stand de la République du Congo piloté par le ministère en charge du tourisme qui avait ouvert son espace aux opérateurs du pays, affichant en majesté le fleuve Congo et sa forêt luxuriante. Certes le stand était moins spacieux que certains de ses voisins comme l’Afrique du Sud mais il n’en était pas moins animé, très beau et surtout convainquant.

Car le Congo ne manque pas d’atouts ! Interviewée sur le stand par la chaîne américaine Discovery de Warner Bross et le média français Le Petit Futé magazine, la ministre Lydie Pongault n’a pas manqué d’en rappeler les points forts, sa vaste forêt équatoriale riche d’une faune et d’une flore exceptionnelles, ses parcs classés au patrimoine de l'Unesco Odzala-Kokoua et Conkouati-Douli, le fleuve Congo et ses affluents ainsi que son littoral, ses villes bien sûr et ses départements, « son peuple accueillant, généreux porteur d’une culture riche de traditions ». Art, danse, musique, gastronomie… « sans oublier ses écrivains et la paix, un atout majeur pour le développement économique et la sécurité des touristes… ».

Quelles attentes pour développer le tourisme au Congo ?

Pour les observateurs du secteur, la demande s’oriente vers des pratiques touristiques durables et des expériences de voyage personnalisées et immersives, mais aussi fluides pour les voyageurs. « Dans ce sens, notre priorité est d'aménager le mieux possible nos aires protégées pour accueillir nos visiteurs dans les meilleures conditions. Nous souhaitons également développer le tourisme de mémoire », a ajouté la ministre en évoquant le mémorial de Loango. 

L’accueil, le service figurent de fait en tête des préoccupations. C’est ce qu’ont pu observer sur place Vick Cheirick Bakala du Pefaco hôtel Maya Maya et Placide Obami Nguie du site touristique de Ngabé. La santé (les vaccins en particulier), la sécurité notamment sont des questions récurrentes formulées au salon de Berlin. Une dernière interrogation liée  à la confusion souvent faite avec le Congo voisin.

« Il importe de contrer ce qui se dit sur les réseaux sociaux par davantage de communications », considère Placide Obami Nguie. Tandis que Vick Cheirick Bakala insiste sur la qualité de l’accueil des touristes à leur arrivée sur le sol congolais et la problématique des visas souvent considérée comme un frein. Faut-il mettre en place des visas gratuits comme le font certains pays d’Afrique ou pratiquer une politique de e-visa facilement disponible en ligne ? La question est posée. Et le Congo n’est pas le seul pays à s’interroger à ce sujet.

Tous deux observateurs du secteur en tant qu’opérateurs de terrain estiment désormais nécessaire pour la profession (tours opérateurs, hôtels, agences de voyage…) de travailler main dans la main pour proposer des packages adaptés aux attentes des visiteurs, mieux structurer les moyens et avancer avec plus d’efficacité.

Pour Simplice Guemole Ibara, directeur général par intérim du ministère, ITB marque un tournant. « Nous avons reçu beaucoup de monde sur le stand, multiplié les contacts et les intentions de voyages dans le cadre de circuits touristiques, entendu les attentes, maintenant, à nous de concrétiser tout ce qui s’est dit au salon et d’étudier comment améliorer le tourisme au Congo », a-t-il promis.

Les réponses, elles, sont déjà à l’étude : proposer des supports touristiques, réduire le coût des voyages ou encore travailler ensemble entre opérateurs du secteur en synergie étroite avec l’Office de promotion de l’industrie touristique pour proposer des circuits, organiser des activités attractives.

Le chantier est vaste mais offre des perspectives bien réelles. A Berlin, sur le stand du Congo, chacun en était convaincu.

- 1 286 millions de touristes internationaux ont été enregistrés dans le monde en 2023, soit une augmentation de 34 % par rapport à 2022.

- Les recettes totales d'exportation du tourisme (y compris le transport de passagers) sont estimées à 1 600 milliards de dollars en 2023.

- Les estimations préliminaires du produit intérieur brut direct du tourisme tablent sur 3 300 milliards de dollars américains en 2023 (3 % du produit intérieur brut mondial).

- Les défis économiques et géopolitiques continuent de poser des défis importants à la reprise durable du tourisme international et aux niveaux de confiance.

Source ITB

Le cas de l’Afrique du Sud

En 2023, l'Afrique du Sud a accueilli 8,5 millions de touristes, soit une augmentation de 48% par rapport à 2022, dont 75% venus d'Afrique, suivis par les Européens, notamment les Britanniques, les Allemands et les Néerlandais.

Pour offrir aux visiteurs qui recherchent des expériences de voyage authentiques, le tourisme sud-africain a développé 1 000 nouveaux programmes en association avec les communautés rurales et les townships. L'attention se porte également sur les parcs nationaux moins connus. Les revenus des droits d’entrée sont utilisés pour maintenir leur biodiversité, au profit de l’eau et de la terre.

Une analyse de marché note que les occasions de découvrir la nature sont particulièrement recherchées, tout comme les rencontres authentiques. Ces activités prennent de plus en plus la forme d'entreprises coopératives avec des communautés rurales et des townships qui peuvent ainsi profiter directement du tourisme. L’accent est aussi mis sur la diversité culturelle du pays, qui compte onze langues officiellement reconnues.

De notre envoyée spéciale à Berlin Julia Ndeko

Légendes et crédits photo : 

Le stand du Congo au Samon mondial (ITB Berlin / photo Irène Galera) Une vue aérienne du fleuve Congo (ITB Berlin/Irène Galera)

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