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L’agriculture congolaise, un gisement d’opportunités

Lundi 17 Mai 2021 - 20:06

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Malgré de sensibles efforts accomplis au cours de ces dernières années, la situation du Congo dans le domaine de l’agriculture reste encore en deçà des attentes des décideurs. Pourtant, le pays n’a de cesse de se donner des moyens pour que le secteur s’épanouisse. La récente remise au goût du jour de la question agricole au centre du développement arrive à point nommé. 

 

Le Congo dispose d’un potentiel agricole considérable, avec près de dix millions d’hectares de terres arables dont seuls 3% sont exploités et 97% occupés par de folles herbes et arbustes. Un potentiel qui peut faire pâlir d’envie certains pays du continent. Malheureusement, notre pays continue à être tributaire des importations des produits alimentaires, avec des implications en termes de pertes financières. Le Congo dépense quelque 700 milliards de francs CFA par an pour les importations des produits vivriers.

 

En effet, en dotant le pays des infrastructures routières et aéroportuaires, désenclavant l’arrière-pays, les autorités mettaient en place des prérequis pour le développement de l’agriculture. C’est pourquoi, il apparaît important pour les Congolais de s’intéresser davantage à cette activité pour tenter de limiter la dépendance qui n’a que trop duré. En raisonnant par l’absurde, on peut déduire que des dix millions d’hectares de terres arables que compte notre pays, si au moins 30% sont exploitées, il est certain que la production agricole pourrait s’accroître. La conséquence logique sera la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et la baisse des importations des produits alimentaires. C’est dire combien l’agriculture est un gisement d’opportunités.

 

Seulement, l’agriculture congolaise dans l’état actuel ne permet pas au pays d’atteindre l’autosuffisance tant rêvée. Elle souffre de plusieurs maux dont les principaux handicaps demeurent l’insuffisance de moyens de production et des investissements dans le secteur. D’où, la faiblesse de rendements, notamment dans le secteur vivrier. De même, les prix et les conditions d’achats des intrants découragent souvent les agriculteurs et les conduisent à abandonner la terre pour d’autres activités. 

 

Autant, la majorité des agriculteurs congolais continue à travailler la terre dans le cadre des systèmes de production traditionnels, autant la productivité ne peut que demeurer très faible. Mais, il existe un solide potentiel stratégique pour l’améliorer. L’expérimentation, en cours, des incubateurs agricoles fait partie de cette stratégie, pourvu que les pouvoirs publics encouragent l’initiative en y mettant les moyens nécessaires. A voir de près, ces incubateurs apparaissent comme une bonne piste à explorer. La réussite de ce projet porterait inévitablement un coup de pouce à la diversification de l’économie nationale et engendrerait sûrement une production agricole durable, essentielle à des politiques efficaces de croissance économique durable et partagée afin d’améliorer les conditions existentielles des agriculteurs et même au-delà. Des techniques de mécanisation et d’entreposage complètent la chaîne en permettant la conservation des produits, réduisant considérablement les pertes des récoltes.

 

 

 

Valentin Oko

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Édition Quotidienne (DB)

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