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Le CIEHC/Terre d’école : l’éducation au cœur de toutes les transitions

Mardi 29 Novembre 2022 - 11:13

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La cinquième édition de la Conférence internationale et exposition sur les hydrocarbures au Congo (CIEHC) 2022 se tient du 30 novembre au 2 décembre, au Centre international de conférence de Kintélé, à Brazzaville, avec pour thème central « La transition énergétique du Congo : opportunités et défis». Et si la dernière édition avait drainé des centaines de participants et des dizaines d’exposants ainsi que de pays, l’actualité brûlante devrait donner une plus grande aura et un plus grand impact à l’événement de Kintélé qui a déjà donné au Congo, et à tout le continent le projet pionnier « Terre d’école ».

Professionnels et experts se retrouvent pour échanger et plancher, trois jours durant, sur l’avenir du secteur de l’énergie, du pétrole et du gaz au Congo et en Afrique. Mais, peut-on vraiment délibérer sur ces questions capitales et trouver de vraies pistes de travail sans prendre en considération et inclure des propositions incontournables pour préparer l’avènement d’un monde plus juste, plus solidaire ayant l’homme et son épanouissement au cœur de toutes ses préoccupations ?

Si on veut une énergie verte, une économie verte, un développement vert, il faudra commencer par une école verte et en faire une vraie école de la vie, continue d’assener l’infatigable présidente de Terre d’école, Maria Maylin, qui sillonne la planète pour expliquer et convaincre de la pertinence du projet qu’elle porte.

Arrivant directement de la COP27 en Egypte et du Sommet de la Francophonie de Tunisie à Brazzaville où est né le projet d’écoles vertes pilotes pour le Congo et pour les pays africains, elle s’emploie à rappeler à tous les résultats et les besoins immédiats du projet inspiré par les idées visionnaires du président Denis Sassou N’Guesso. Ce projet reste, en effet, le fleuron d’un partenariat judicieux et novateur entre les autorités congolaises et leurs partenaires du secteur de l’énergie.

La transition, Terre d’école y a appelé et a commencé à la mettre en œuvre depuis le lancement du concept à « Rio+20 » et la parution de l’ouvrage du président «L’Afrique, enjeu de la planète les nouveaux défis du développement durable» et celle de la collection des albums jeunesse Gondwana avec son manuel pédagogique. Le travail titanesque de négociations, de préparation avec les partenaires publics et privés et la mise en œuvre ainsi que la  réalisation de ce projet-pilote à Kintélé ont connu des étapes difficiles ainsi que bon nombre d’obstacles qu’il a fallu surmonter.

L’éducation n’est plus un luxe mais une vraie course de fond à laquelle on se livre aujourd’hui. Repenser nos modes de fonctionnement comme le propose Terre d’école pour faire face aux défis du développement et de preservation de notre environnement en rationalisant nos rapports avec la planète, c’est aussi répondre aux nécessités de mieux se comprendre, d’accepter les différences des uns et des autres avec pour dénominateur commun unique l’accès à un apprentissage multiforme pour ouvrir les esprits ainsi que les voies du savoir, qu’il soit ancestral ou ancré dans la vie moderne.

Pour réussir cette transition impérative, il s’agit, en effet, de mobiliser et d’opérationaliser l’expérience cumulée d’un legs inestimable tout en se projetant dans un avenir qui reste à inventer. Les leçons intemporelles de « Gondwana » devront se conjuguer avec les outils technologiques d’aujourd’hui pour faire en sorte que les jeunes puissent s’approprier le monde dans une nouvelle forme de mondialisation plus juste et plus inclusive et qu’ils puissent laisser aux générations futures une planète et une humanité plus dolidaires et moins malmenées.

Ces ambitions de Terre d’école n’ont pas cessé d’être clamées haut et fort, à la face du monde, de Rio à Sharm el Sheikh, parce que la réponse aux défis planétaires des changements climatiques et du développement durable passent, forcément et inéluctablement, par la sensibilisation et une éducation responsable adaptée aux impératifs actuels et ceux à venir pour former et préparer la jeunesse, les décideurs de demain, afin d’assurer la pérennité d’une planète très mal en point et de pouvoir répondre, de manière rationnelle et durable, aux besoins d’une démographie galopante. 

Le CIEHC qui se tient sous le haut patronage du président de la République du Congo se déroule dans le contexte d’un regain d’intérêt mondial remarquable pour le gaz naturel et le GNL congolais et africain, et interpelle tous les acteurs traditionnels ainsi que les décideurs, les experts et les investisseurs actuels et potentiels qui sont appelés à repenser leurs stratégies et le rôle du Congo et de la sous-région à la lumière des bouleversements en cours et qui ont changé la donne à tous les niveaux.

Il s’agit tout simplement de coaliser les efforts pour stimuler effectivement la transition énergétique et d’en affecter une partie des bénéfices au développement du pays et de la sous-région par la diversification nécessaire d’une économie tournée vers le futur, avec à la clé investissement, transfert de technologie et de savoir-faire, amélioration du niveau de vie et leadership régional en matière d’énergie.

Le partenariat entre le secteur de l’énergie et les pouvoirs publics, qui a permis le lancement du projet Terre d’école, est prometteur ayant amplement fait ses preuves et peut, par conséquent, aspirer à davantage de soutien pour la poursuite du chantier de l’éducation moderne et avant-gardiste que propose le projet. 

Terre d’école s’est imposé, en effet, comme projet-pilote susceptible de faire école avec la certification de son label spécial décerné par la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la réalisation du campus de Kintélé suite à la signature, en mai 2017, du protocole d’accord entre Terre d’école, l’Etat congolais, la Société nationale des pétroles du Congo, Total E&P Congo et Chevron. La même année, l’école de la Fraternité, à Brazzaville, devenait le premier établissement scolaire labellisé «Terre d’école », ouvrant la voie à une autre dimension du projet éducatif.   

L’un des signataires ne savait pas si bien dire en affirmant solonellement que le fait de signer le protocole représentait bien plus qu’une signature, car développer ex nihilo une école de cette nature implique un engagement fort de toutes les parties et que la réussite de toute l’entreprise était intimement liée à l’engagement des parties prenantes avant de souligner le fait que toutes avaient des responsabilités à respecter.

Nous vivons une époque de grands changements de paradigmes et de remise en question, mais   la vision et l’impulsion d’un vrai grand leader africain et le dévouement sans relâche d’une fière battante à la tête du projet présidentiel, animent ce défi de transition qui s’appelle « Terre d’école » que les partenaires doivent soutenir, sans réserve, parce qu’il sert les intérêts de tous et constitue une vraie tête de pont vers demain et entre les hommes. Notre humanité n’a pas de prix.

 

Ohamed Kamel

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Édition Quotidienne (DB)

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