Les immortelles chansons d’Afrique : « Ka lu widiko », une chanson de Noël de Moïse Baniakina

Jeudi 23 Décembre 2021 - 14:30

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« Ka lu widiko » est une des œuvres phares chantées à Noël en République du Congo et ailleurs. Son auteur-compositeur, Moïse Baniakina, a enrichi, par ses multiples créations de qualité, le recueil des chants de l’Eglise catholique.

 Le titre voit le jour en 1985 à l’Industrie africaine du disque en 33 tours sous la référence TNT 004. C’est un cantique qui annonce la naissance de Jésus. Ici, la tumba exécutée par Mayeliwé et le tambourin de Nathalie Mbaya  battent la mesure de ce cantique de Noël. La guitare basse de Didier Diamouangana  introduit des intonations que vont reprendre les trompettes de Jackson Babingui, André Louda et Romain  Bouesso avant que ne rayonne le lyrisme vocal de Rémy Mouninguissa.

Notons que le passage du refrain au couplet est marqué par un interlude de piano réalisé par Yengo Ignace, alors que celui du couplet au refrain est dominé par un jeu des trompettes. C’est un air chanté à quatre voix mixtes, deux féminines et deux masculines. « Ka lu widiko mfumu butukidi kuna Bethlehem kuna Judée, Mfumu butukidi kuna Judée, Yesu butukidi kuna Judée mu nsangu mu nsangu tu mubuanina ». « N’avez-vous pas entendu que le sauveur est né à Bethlehem en Judée, le Messie est né en Judée, Jésus est né en Judée, c’est dans la gloire que nous l’accueillerons ».

Fils de Félix Nkombo Bitsindou et de Julienne Oumba Dia Mbemba, Moïse Baniakina, alias Maître Bakin, naquit le 11 janvier 1952 à Kibouéndé, dans un petit village appelé Matingou ma Mvouri, à 22 kilomètres de Brazzaville, sur la route de Mayama. Dès l’âge de 5 ans, il est élevé à Kindamba par son oncle, Firmin Mwanga Mbemba, qui fut enseignant. C’est auprès de lui que le jeune Moïse apprendra à écrire, prier et chanter. Il fait ses études primaires à Kindama, puis secondaires au séminaire de Mbamou et au  grand séminaire Emile-Biayenda de Brazzaville. Entre 1964 et 1965, il intègre la mythique chorale Tanga-ni-Tanga, créée à la veille de Noël 1959 par Bruno Bacongo. Grâce à l’appui de son mentor, Mgr Barthélémy Batantou, il obtiendra une bourse d’études pour approfondir ses connaissances dans le domaine de la musique à l’Institut catholique de Paris, après avoir composé en 1983, à l’occasion du centenaire d’évangélisation au Congo, son fameux titre « Yéruzalem toma yangalala » qui est aujourd’hui chanté jusqu’en Chine. Au Congo, il est rare, au cours d’une messe, qu’un de ses cantiques puisse manquer.

Installé depuis 1984 à Paris, l’artiste est présentement en séjour à Brazzaville, en quête des partenaires pouvant soutenir son vaste projet intitulé « La manne de Moïse du Congo » qui consiste à l’organisation d’une grande soirée internationale de chants de son répertoire, à l’occasion de ses 55 ans de carrière musicale et ce, en vue de la consolidation d’un climat de paix, d’unité et de la réconciliation nationale. La mise à exécution de ce grand événement est projetée entre juin et juillet 2022, a laissé entendre son initiateur.     

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

La pochette de l'album

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