L’exemple nigérian

Samedi 5 Avril 2014 - 14:38

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Le choix qu’à fait l’Unesco en désignant Port Harcourt, capitale de l'État de Rivers au sud du Nigeria, capitale mondiale du livre 2014 vient confirmer une évidence, la richesse culturelle de ce géant africain que représente le Nigeria. Pays monstre où règnent la corruption et les dangers, le Nigeria est finalement aussi le lieu où se créent l’avenir et toutes les possibilités culturelles et artistiques. N’en déplaise à certains francophones, ce géant africain est le pays de Fela Kuti, le roi de l’afrobeat, de Wole Soyinka, prix Nobel de littérature. C’est dans ce pays où règne le chaos que l’art contemporain africain connait sa plus grande expansion. Les artistes puisent dans le tumulte du quotidien pour faire naître des œuvres singulières qui s’exportent à travers le monde.

Avec une formidable énergie, une nouvelle génération d’écrivains a vu le jour. Malgré le tableau des événements sombres que vit le Nigeria depuis des années, ces auteurs témoignent de la vitalité de la création littéraire nigériane. Dans leurs écrits, ils interrogent le monde d’aujourd’hui sans complaisance. La parole libérée, affranchie de tout carcan idéologique, donne le ton à la manière de penser de la jeune génération. En citoyens du monde, ces auteurs se sentent chez eux aussi bien à New York, qu'à Londres ou à New Delhi sans jamais cesser de regarder dans le rétroviseur leur pays d’où ils tirent leur inspiration.  

Sur la scène musicale continentale, la musique venue du Nigeria semble coloniser les habitudes et les tendances des francophones. Les programmes des télévisions africaines sont désormais assaillis par les films nollywoodiens. Ces films, qu’ils soient interprétés en français ou en lingala, le public en raffolent tant les histoires racontées collent à la réalité urbaine.

Meryll Mezath