Liesbeth Mabiala : « Je fais ce travail pour la fierté de mon pays »Samedi 17 Janvier 2015 - 10:30 Artiste à multiples facettes, Liesbeth Mabiala est une actrice, réalisatrice, musicienne congolaise et l’une des lauréates du Prix Tazama 2015 pour son court métrage « Dilemme », Combative et motivée, Liesbeth Mabiala souhaite dans son domaine participer au développement de son pays, le Congo Brazzaville et éveiller la conscience de la femme en particulier et du peuple congolais en général, « je veux que le Congolais apprenne à consommer congolais et qu’on se soutienne pour aller de l’avant » . En porte-parole de femme, Liesbeth Mabiala veut refléter par son travail le potentiel, l’intelligence et la capacité de la femme congolaise dans sa contribution à la croissance du pays. Prenant son rôle très au sérieux, elle ambitionne voir la femme congolaise et africaine rééduquée, sensibilisée et formée dans tous les domaines possibles «On doit travailler sur l’éducation, la rééducation de la femme, je conçois mal de voir la femme africaine digne qu’elle était avant devenir ce qu’elle est devenue aujourd’hui, cela me blesse de voir la dépravation des mœurs prendre autant d’ampleur». La reconnaissance du festival Tazama en sélectionnant son court métrage « Dilemme », une fiction de 23 minutes, mettant en exergue le harcèlement sexuel de la femme en milieu professionnel l'a conduira au festival international panafricain de Cannes où sera projetté le film prévu en avril prochain en France. « Nous n’allons peut-être pas changer complètement les choses mais nous pouvons émettre nos pensées et notre savoir-faire à contribution » Issue d’une famille d’artistes, Liesbeth a été bercée aux métiers de l’art depuis sa tendre enfance, au côté d’un père chanteur, une sœur écrivain, une tante comédienne et un grand père photographe. Elle a fait ses débuts dans la musique en 1995 dans un groupe de rap à Pointe-Noire (Congo) et à Brazzaville en 1999 au sein du groupe légitime brigade. Avant de se lancer au cinéma en 2003 dans un film de Claudia Haïdara la promotrice du Festival Tazama. C’est en 2011 qu’elle s’attèle à la réalisation avec « Au secours », son premier film présenté à la première édition du festival Tazama et à Yaoundé (Cameroun) au festival Yara. Pour parfaire son art, elle suit des formations et se rêve en une Angélina Jolie congolaise. « Avec Angélina c’est un déclic naturel, j’aime sa façon de jouer, sa force de caractère, elle ne se lasse pas de travailler et c’est une femme de cœur qui apporte son aide aux plus démunis donc j’aimerais lui ressembler plus tard» À travers ses films et ses chants elle dénonce les exactions commises contre les femmes. « Une femme doit avoir une forte personnalité, qu’elle sache préserver sa dignité et qu’elle soit capable de se relever après chaque échèc », déclare-t-elle. Avant de poursuivre: «Ce ne sont pas nos réussites qui nous définissent, mais notre capacité à nous relever après un échec » . Pour 2015, Liesbeth s'investit dans la réalisation de « Kikoko ». Un long métrage qui connaîtra la participation de l’acteur Ivoirien Bohiri Michel. Comme son nom l’indique « Kikoko » portera sur le pouvoir ou l’héritage qu’on lègue à un membre de la famille dans les rites congolais. Le film abordera la problématique de l'hérédité qui très souvent entraine une vague de jalousie et d’assassinats au sein des familles congolaises.
Durly Émilia Gankama Légendes et crédits photo :Liesbeth Mabiala, prix du meilleur court métrage Tazama; Crédit: Espin Bambi |