Littérature : Huppert Malanda, lauréat du Printemps des poètes 2015 en France

Lundi 9 Février 2015 - 16:00

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Le poète congolais Huppert Laurent Malanda a été distingué lauréat de la 17e édition du Printemps des poètes 2015, en France, pour son texte intitulé « Parole lunaire pour ressusciter l’aurore ». Un texte dédié à son ami poète Jean-Baptiste Taty U’Taliane. Dans ce texte, Huppert Malanda salue le poète martiniquais, Aimé Césaire, reconnu comme une figure emblématique liée aux valeurs républicaines et pour son combat pour la restauration de la dignité des peuples noirs. Après sa distinction, il livre ses impressions dans cet entretien avec Les Dépêches de Brazzaville.

Les Dépêches de Brazzaville : Cette 17e Edition du Printemps des poètes sera célébrée sur le thème « Insurrection poétique », votre œuvre « Parole lunaire pour ressusciter l’aurore » est-elle une poésie de l’insurrection ?

Huppert Malanda : Oui, il faut dire que la poésie, nous dit Lawrence Ferlinghetti, peut encore sauver le monde en transformant les consciences. L’insurrection poétique dans ce contexte est vue comme l’appropriation d’un art poétique et un art de vivre ; une manière d’être, d’habiter, de s’habiter, pour reprendre les termes de Georges Perros. Cette problématique nous a été léguée par les Surréalistes, les Dadaïstes, les poètes de la Négritude, mais aussi des  poètes comme Vladimir Maïakovski, Robert Desnos, Antonin Artaud, Yannis Ritsos, Ingrid Jonker, Nazim Hitmet, Taslima Nasreen, Marina Tsvetaïva, Armand Gatti, et bien d’autres. La poésie est dans la cité le manifeste du non à la négativité.

LDB : En votre qualité de poète francophone, quel est votre rapport à la langue française ?

HM : La langue française et moi entretenons des rapports du tisserand et le fil. La langue française est mon chemin et je suis le chemin indiqué par cette langue. De temps en temps, je meurs de lecture pour habiter la vie éternelle des mots. Car, dans les mots se cachent l’esprit des peuples et leurs civilisations. J’habille la langue française de culture et d’identité africaine…Un poète est un tisserand du verbe. Il se sert de mots comme matière première pour tisser la parole.

LDB : Vous avez remporté, rien que pour l’année 2013, le Grand Prix mondial de poésie à Groningen au Pays-Bas, le Prix d’Or de poésie Talents d’ici et d’ailleurs au Maroc,  Prix de Poésie de l’UNICEF en France, avec tant de distinctions littéraires internationales, que représente pour vous l’acte d’écrire la poésie ?

HM : écrire la poésie, c’est proclamer l’insurrection de l’espoir, composer la vie, oser la métamorphose de l’ombre à la lumière, rester aux aguets des échos du silence, des murmures planétaires devenus chants de l’âme, entendre battre le cœur du monde, les barrissements des rêves d’où jaillissent des aurores…

Écrire la poésie, c’est aussi prendre feu, habiter les mots, leur âme, arroser la floraison des nouveaux espoirs, baliser les pistes des certitudes, poser la question essentielle du sens de notre marche vers l’avenir…

Je vous signale en passant que mon prochain ouvrage poétique est intitulé "Dans les secrets du vent ", préfacé par Madame Arlette Chemain Degrange et Jean Blaise Bilombo. Il paraîtra en début mars 2015 aux Éditions Flammes Vives en France. Cet ouvrage sera présenté dans le Stand auteurs et livre du Bassin du Congo, au Salon international du livre de Paris qui se déroulera du 20 au 24 mars 2015, à Porte de Versailles à Paris.

 

 

 

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

le poète Huppert Malanda crédit photo"Adiac"