Loisirs : les kermesses, des espaces à multiples fonctionsVendredi 31 Août 2018 - 20:53 En parcourant les différents quartiers de Brazzaville pendant cette période de vacances, les jeunes sont attirés par les endroits de vente de boissons, de nourriture et de prestation de spectacle érigés dans des lieux publics.
Malgré tout, les clients relativisent. « Je viens ici chaque jour, depuis l’ouverture de cet espace. Tout se passe bien dans la mesure où les jeunes artistes prestent au quotidien et ceux qui sont talentueux trouvent des producteurs puis d’autres intègrent des orchestres de renom. Hormis le côté festif ou amical, c’est vraiment des espaces du donner et du recevoir», a témoigné Maurice, l’un des fidèles clients de la kermesse du collège Angola-libre, dans le premier arrondissement Makélékélé. Chaque kermesse a ses particularités et c’est ce qui fait la différence. Les biens et services proposés ne sont pas les mêmes. Les prix des boissons, de la nourriture, des stands, etc., diffèrent d’un endroit à l’autre. « On trouve ici les produits de l’art culinaire, de la boisson, des expositions d’œuvres d’art et des prestations musicales. Ce genre d’initiatives est vraiment important, surtout dans notre pays avec les différents problèmes que nous connaissons. Les kermesses permettent aux citoyens d’éviter le stress, de vivre ensemble à travers les rencontres, de proposer les loisirs mais surtout de connaître notre art car il édifie l’homme. Pour les jeunes artistes, c’est une occasion de s’habituer à l’interaction du public », a indiqué Célestin Ganongo, directeur du cercle culturel Sony-Labou-Tansi qui abrite également une kermesse. La plupart des sites visités ouvrent leurs portes dès 10 h pour les fermer autour de 23h. Malgré les difficultés financières de la majorité des ménages en ce moment, ces kermesses reçoivent du monde, en particulier le soir. Louise Boutsana, vendeuse à la kermesse Sony-Labou-Tansi, a confié: « Les gens viennent acheter de temps en temps. Nous sommes vraiment bien ici. Personnellement, je vends en ces lieux depuis la première édition. Nous avons presque tous les produits et services dans cette foire, c’est ce qui fait que nos clients reviennent toujours. Toutes les catégories de personnes viennent ici, y compris les étrangers. Je vends les pots de fleurs, les boucles d’oreilles, les sandales et autres. Je fabrique ces produits moi-même avec l’aide de mes apprenants ». Notons que le seul bémol est que ces kermesses sont organisées dans les établissements scolaires. Or à cause de la mauvaise gestion de ces sites qui ne devaient abriter que des activités culturelles, le ministère de l'Enseignement primaire et secondaire a intimé l'ordre d'y mettre fin, surtout que la nouvelle année scolaire va bientôt commencer. « La date qu’ils nous ont donnée n’est pas encore arrivée. En plus, les gens ont beaucoup investi pour avoir des stands et c’est inacceptable que nous fermions maintenant », a déploré l’un des responsables de la foire internationale de Brazzaville qui se tient à l’école Antonio-Agostinho-Neto, à Talangaï, le sixième arrondissement. Nombreux sont les clients qui pensent que ces kermesses sont avantageuses. « Tout le monde se retrouve. La vie n’a pas de brouillon, alors il faut profiter de ces vacances en buvant, en faisant des découvertes et des nouvelles connaissances tout en se divertissant », a lancé Hugues Batoudi, un client de la kermesse du lycée Pierre-Savorgan-de Brazza, à Bacongo.
Rude Ngoma Légendes et crédits photo :Photo: Vue d'une kermesse à Brazzaville Notification:Non |