Lutte contre le VIH/sida en Afrique : les experts examinent des pistes pour mettre fin à l'épidémie

Lundi 1 Novembre 2021 - 14:30

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Dans le but d’encourager les pays africains à aller de l'avant et maintenir leurs plans de riposte au VIH, le Programme des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida) et l’Institut de la société civile contre le sida et pour la santé en Afrique occidentale et centrale organisent, depuis le week-end dernier, à Dakar au Sénégal, un sommet de haut niveau sur la question.

La rencontre, dont la fin est prévue ce 2 novembre, se tient sous l'égide du président Sénégalais, Macky Sall. Elle a pour objectif principal de permettre aux experts œuvrant dans le domaine de la santé d'échanger sur l’épineuse question liée aux lacunes constatées au plan de la riposte au VIH dans la région Afrique. Ainsi, ils étudient comment déployer les ripostes régionale et nationale pour mettre fin à l’épidémie du sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.  Ceci, notamment dans le cadre des Objectifs de développement durable des Nations unies. 

« L’épidémie de sida reste un défi énorme qui est toujours d'actualité en Afrique de l’ouest et centrale.  En 2020, on estimait à environ quatre millions le nombre de personnes vivant avec le VIH et à cent cinquante le nombre de décès liés au sida dans la région Afrique. Et, la même année, on a enregistré deux mille nouvelles contaminations par le VIH. Alors qu’un million de personnes séropositives attendent encore de commencer un traitement vital contre la maladie », a précisé la directrice exécutive de l’Onusida, Winnie Byanyima. Elle a ajouté que des sessions spéciales seront consacrées au financement de la santé et à l’initiative éducation Plus. Une stratégie qui vise à réduire la vulnérabilité des jeunes femmes et des filles à une infection au VIH en les maintenant dans un parcours de formation et en leur proposant un emploi. 

Selon les organisateurs de cette rencontre, l'épidémie de VIH/sida en Afrique occidentale et centrale est une urgence permanente. Car, les premiers gains obtenus contre la maladie dans cette région ne se sont pas traduits par les mêmes progrès durables qui ont pu être réalisés dans d'autres parties de l'Afrique subsaharienne. Cela s’illustre par le fait qu’environ mille adolescentes et jeunes femmes, âgées de quinze à vingt-quatre ans, sont infectées par le VIH et seulement 35% des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement.

« La crise de la Covid-19 a entravé les services et exacerbé les inégalités qui alimentent l'épidémie de VIH. Si nous n'agissons pas maintenant, non seulement de nombreuses autres vies seront perdues, mais contenir l’épidémie de sida sera plus difficile et plus coûteux dans les années à venir », ajoute l'Onusida.

Mettre fin au sida est possible

Selon l'Onusida et les experts de santé d'Afrique, il est possible de mettre fin à l’épidémie. Car, il existe un ensemble d'approches qui ont prouvé leur efficacité, même dans des contextes difficiles.

« Nous pouvons mettre fin au sida comme nous l'avons promis », souligne Onusida, avant de spécifier que les pays et les communautés tirent déjà parti de l'expérience et de l'expertise de la réponse au sida pour réduire l'impact de la Covid-19 dans toute la région Afrique. Par exemple, de la Côte d'Ivoire à la Guinée en passant par le Sénégal, les autorités de santé publique, les organisations internationales, les acteurs de la société civile et les communautés de personnes vivant avec et affectées par le VIH, ont travaillé ensemble pour s'assurer que les personnes vivant avec le VIH continuent de recevoir leurs médicaments. Ceci, pour leur permettre de fournir des services de soins et de prévention de manière sûre et innovante.

« Cet esprit de coopération et de partenariat est essentiel pour renforcer les réponses à l’épidémie », a reconnu la responsable de l’Onusida avant de conclure qu’il y a trois mesures audacieuses que nous devons prendre, à savoir, embrasser et habiliter les communautés pour qu’elles soient au centre de la planification et des services. Parce qu’elles connaissent la situation sur le terrain ; augmenter les investissements des pays à l'échelle des prestations en matière de prévention, de dépistage, de traitement et éliminer tous les obstacles financiers afin de garantir un accès universel aux services et enfin, s'attaquer aux inégalités qui alimentent l'épidémie.

Rock Ngassakys

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