Mali : la France suspend ses opérations militaires en attendant leur réévaluation

Vendredi 4 Juin 2021 - 14:59

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Consternée par le nouveau coup d’Etat au Mali, la France annonce la suspension de ses opérations militaires conjointes avec Bamako. L’annonce a été faite par le ministère français des Armées.

La France « a décidé de suspendre les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes », après le récent coup d’État du 24 mai et « dans l’attente de garanties » sur un retour des civils au pouvoir à l’issue d’élections prévues en février, a annoncé le ministère des Armées. L’un des objectifs urgents de Paris est de pousser la junte au pouvoir vers la transition politique exigée par la communauté internationale.

 « Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO et par l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali », rappelle la Grande Muette. Et d’ajouter :  « Dans l’attente de cette garantie, la France […] a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit ». Paris compte « réévaluer » ces décisions prochainement, en fonction des réponses des autorités maliennes, souligne la ministre Florence Parly dans un communiqué.

Le Mali, un pays clé de la lutte antidjihadiste, a connu deux coups d’Etat en neuf mois. Par cette décision, la France met une pression supplémentaire à la junte militaire afin que le pouvoir soit transféré aux civils à l’issue d’élections en 2022. Paris emboîte le pas à Washington, qui a suspendu son assistance militaire au Mali, à la fin du mois de mai. Pour l’heure, la force française Barkhane, forte de 5100 militaires au Sahel, continuera d’opérer en solo, précise-t-on au ministère des Armées. En revanche, la force « Takuba » initiée par la France, composée d’unités de forces spéciales européennes et censée former l’armée malienne au combat face aux djihadistes, compte parmi les activités suspendues.

Le nouveau coup d’Etat pourrait dissuader les pays européens à rejoindre la lutte contre le djihadisme au Sahel. La question de la présence militaire française est posée. Le président Emmanuel Macron a menacé de retirer les troupes françaises si le Mali allait « dans le sens » d’un islamisme radical, en raison de la volonté d’une partie des dirigeants maliens à négocier avec les djihadistes.  Emmanuel Macron avait envisagé un désengagement progressif de la France au Mali au début de l’année, il a finalement renoncé son « allégement » en février, du moins dans « l’immédiat ». La présence militaire française est coûteuse, humainement et financièrement.

Noël Ndong

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