Médias : « L’opposition ne connaît pas ses droits », constate le CSLC

Lundi 10 Août 2015 - 19:00

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Dans le cadre de ses consultations avec les forces politiques et ceux de la société civile, le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) Philippe Mvouo a échangé, le 10 août à Brazzaville, avec la délégation du Frocad, conduite par Paul Marie Mpouélé. Les échanges étaient axés autour de la communication politique.

L’autorité de régulation des médias a, avant tout propos, recadré le débat en rappelant les missions essentielles du CSLC. Il s’agit entre autres, de favoriser la libre concurrence et l’expression pluraliste des courants de pensée d’opinions ; de veiller à la non diffusion des informations qui ne concourent pas à la consolidation de la paix et de l’unité nationale ; d’empêcher et réprimer la manipulation par quiconque de l’opinion publique à travers les médias ; de veiller à l’accès équitable des partis, des associations et des groupements politiques à l’audiovisuel public ; de la répartition du temps d’antenne dans l’audiovisuel public entre les partis, les groupements politiques et les individualités, enfin de veiller au respect du principe d’équité dans le traitement de l’information.

À ce titre, après constat, le président du Conseil a apporté des éléments de réponse à ces acteurs politiques et vice-versa. Philippe Mvouo déclare ne pas avoir enregistré de plaintes venant de l’opposition concernant les entraves d’accès aux médias. « Nous estimons que le discours politique lorsqu’il est dit, il est appelé à être entendu par le grand public. Si le discours politique ne peut pas être diffusé ou publié, il ne peut être entendu nulle part. C’est pourquoi le législateur a pris toutes les dispositions pour faire que des germes de frustration n’entament pas ici et là certaines personnalités, certains comportements. Le constat renversant que le Conseil a fait est que l’opposition politique semble ne pas connaitre ses droits », a constaté le CSLC, avant de doter cette opposition d’armes, pour faire valoir ses droits et d’en user. « Le temps de passage… ces droits sont une obligation », a renchéri Philippe Mvouo.

Le président du CSLC a également éclairé la lanterne de ces acteurs politiques sur le rôle du Conseil en période hors électorale, préélectorale, électoral, et postélectorale et de stigmatiser le déséquilibre constaté dans le traitement des médias publics en général. « Pendant les élections, les médias deviennent en quelque sorte la propriété du Conseil. C’est elle qui a la main mise sur la diffusion dans les médias. En période hors électorale, la grille des programmes des médias audiovisuels doit tenir compte de tous les sujets qui contribuent à la formation de l’opinion et du citoyen. Les partis politiques associations….bénéficient d’un temps de parole selon la règle d’équité. Le principe d’égalité est appliqué pendant les élections. Si le temps de parole lui est refusé, l’opposition doit saisir le Conseil ».

Il évoque également la partialité dans le traitement de l’information employant le qualificatif « malade » en parlant de la presse. À propos, le président du Conseil affirme que son institution ne favorise pas l’installation d’un quelconque malaise dans les médias. « Le CSLC n’est pas là pour favoriser l’émergence de certaines frustrations dans les camps politiques. Donc le pluralisme dans les médias audiovisuels doit s’exercer au profit des populations », a-t-il martelé. Et d’annoncer la poursuite de ces rencontres avec les partis de la majorité présidentielle et ceux du centre afin que cessent « les brimades susceptibles de gêner le bon climat démocratique ».

Prenant la parole, Paul Marie Mpouélé,  cordonnateur du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et de l'alternance démocratique( Frocad) a déclaré qu’« Il y a beaucoup à dire… c’est assez regrettable. Les médias se sont transformés en accompagnateur d’une propagande militante, sciemment ou consciemment préparés par le parti au pouvoir. Il y a un travail de chosification des hommes politiques de l’opposition. Dans les médias d’État de plus en plus, on a à faire à des militants qu’à des journalistes. La démocratie ne se construit pas avec un seul son de cloche. Il faut qu’il y ait une diversité d’opinion ». Guy Romain Kinfouissia, président de l’UDR-Mwinda a quant à lui, demandé des éléments de mesure en matière de communication. Il s’est en effet interrogé sur les outils de travail dont dispose le Conseil pour gérer l’équilibre et le taux d’audience. Répondant à ces questions, Phillipe Mvouo s’est consterné, en évoquant le manque d’outil adéquat pour faire le monitoring des médias.

Au terme de leur communication le Frocad a interpellé le CSLC à faire son travail sans encombre, notamment celle de veiller à l’accès équitable à l’audiovisuel, et à la pluralité de l’information.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

La délégation du Frocad

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