Message sur l'état de la nation 2014 : autorité et humilité...

Mercredi 13 Août 2014 - 12:15

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Le message du président de la République sur l’état de la nation, le 12 août, devant le Parlement réuni en congrès, à Brazzaville, a duré une heure. Sur une bonne partie de ce moment solennel, le discours du chef de l’État était entrecoupé par des applaudissements répétés. Presque pendant la première demi-heure pourtant, la salle était restée silencieuse, réduite à écouter le président de la République énumérer les grands axes de son bilan annuel. Denis Sassou N’Guesso a longuement parlé d’économie, des finances publiques, des hydrocarbures, des technologies de l’information et de la communication, des conditions de vie des travailleurs, d’intégration sous-régionale, de la diplomatie.

Sur ce dernier point, le chef de l’État a mentionné l’accord conclu dans la capitale congolaise, le 23 juillet, par les parties centrafricaines. Il a reparlé du souvenir de Nelson Mandela, en évoquant notamment la célébration, au mois de février passé, du protocole de Brazzaville qui ouvrit la voie, en 1988, à trois événements majeurs de cette époque, à savoir : la fin de l’apartheid, la libération de Madiba, l’indépendance de la Namibie. Jusque-là, le chef de l’État n’a pas arraché de gros applaudissements. On pourrait dire, en fin de compte, que l’auditoire l’attendait au tournant. 

Lorsqu’en effet, le président de la République a dit un mot sur le débat en cours sur la constitution, déjà largement abordé par le président du congrès, Justin Koumba, eh bien, la salle a littéralement remué. « Je répète : il n’y a paix et de sécurité durablement établies que lorsqu’elles sont préservées par un État démocratique ». Ovation ! « Nous ne voulons pas de la démocratie de l’invective… qui se nourrit du sang et des larmes… le sang et les larmes des autres ont trop coulé dans ce pays. Nous disons : ça suffit ». Longue ovation…

Mais à côté de cette volonté déclarée du président de la République de promouvoir  « un État solide, avec suffisamment d’autorité pour dominer les intérêts particuliers et partisans », un État qui « fort de son autorité, garantit les libertés fondamentales », le message du 12 août a aussi été marqué par un sens profond d’humilité du chef de l’État.

Ce fut le cas lorsqu’il traitait du quotidien des populations sur les denrées de première nécessité que sont l’eau et l’électricité. « Pour ce qui est de l’eau potable, son accès au plus grand nombre n’est pas encore garanti. Des solutions structurelles sont envisagées ». Et le président de la République de mentionner les usines d’eau de Djiri 1 et 2, les 4 000 forages du projet « Eau pour tous », etc., comme faisant partie des solutions attendues. Une façon de dire, si besoin était, combien ce message sur l’état de la nation n’a pas traité que de politique, cette chose que les Congolais affectionnent tant.
 

Gankama N'Siah