Mines Katanga : l’emploi au noir responsable de la sous-évaluation des statistiques officielles

Lundi 3 Novembre 2014 - 17:53

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Les mines de la province cuprifère auraient généré plus de trente mille emplois, selon l’Onem (Office national de l’emploi), mais ces tout derniers chiffres disponibles sont loin de refléter la réalité du secteur qui affiche une bonne santé et d’excellentes perspectives d’avenir.

Pour l’Onem, certaines sociétés minières continuent à ne pas déclarer leurs effectifs. Parmi elles, beaucoup ont procédé à un recrutement des nouvelles unités, sans passer d'ailleurs par l’Onem. Face à cette opacité visiblement entretenue, cet établissement en charge de la régulation de l’emploi n’est pas en mesure de produire des chiffres crédibles représentant le nombre exact d’emplois créés dans les mines, secteur qui tire la croissance congolaise depuis plusieurs années. Aussi l’Onem est en difficulté pour assumer son rôle stratégique de promotion de l’emploi, de l’accueil et la formation des travailleurs en quête d’emploi et de l’organisation et la facilitation de la modalité en matière d’embauche en RDC. Mais la question de l’emploi en RDC est loin de ne se limiter qu’à la simple maîtrise des chiffres. En effet, plusieurs maux ne permettent pas d’atteindre le plein-emploi, notamment la difficulté de trouver une main d’œuvre qualifiée prête à être utilisée dans le secteur très complexe des mines. L’on y ajoute en bonne place la carence sur le plan du système éducatif qui ne forme pas suffisamment de jeunes capables d’évoluer dans les métiers des mines. D’où le recours massif aux travailleurs étrangers venant, pour la plupart, des pays qui traînent derrière eux une longue tradition minière. Ce manque de confiance pousse la sous-traitance très souvent entre les mains des étrangers de chercher ailleurs l’expertise qualifiée pour travailler dans les mines.

Laurent Essolomwa