Musique : le groupe Scen’art sur la scène de l’espace Yaro ce jeudi

Mercredi 25 Janvier 2017 - 15:23

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Scen’art, groupe tradi-contemporain du Gabon va se produire ce 26 janvier à l’espace culturel Yaro. Cette production entre dans le cadre d’une tournée, avec son spectacle intitulé «Neuf cordes sur les sentiers de La liberté», amorcée le 5 janvier à Pointe-Noire qui sera bouclée le 5 février à Ségou au Mali.

 

Cette tournée est un projet monté par l’espace culturel Yaro, structure congolaise qui œuvre pour l’accompagnement progressif des artistes et groupes d’artistes africains. Dans ce cadre, le groupe Scen’art s’est déjà produit dans différents sites de la ville de Pointe-Noire, notamment  à l’Institut français du Congo (le 7 janvier), au Kasdal house (le 14 janvier), au centre culturel Jean Baptiste-Tati-Loutard dans le cadre des journées ville et développement durable (du 17 et 21 janvier), à l’espace du Trentenaire (20 janvier). Le groupe a aussi eu une journée de théâtre à la carte (13 janvier).

Scen’art va clôturer sa tournée au niveau de Pointe-Noire sur la scène de l’espace Yaro situé derrière l’hôpital général de Loandjili, avec son spectacle intitulé «Neuf cordes sur les sentiers de La liberté» titre de leur premier album sorti en 2012. Dans un entretien accordé aux Dépêches de Brazzaville, Guy Durand, un des artistes de ce groupe, a donné la signification des neuf cordes.  «Neuf cordes parce que nous utilisons à la base des instruments traditionnels comme la cithare ou harpe sacrée du Gabon encore appelée Ngombi. Nous l’avons trouvée aussi au Congo Brazzaville au musée de Diosso.  Ici on l’appelle Ngonfi. On la trouve aussi dans d’autres pays d’Afrique. C’est un instrument traditionnel ou je préfère dire un instrument africain qui a huit cordes. Nous utilisons aussi l 'arc à bouche ou moungongo qui a une corde. Ce qui fait 9 cordes au total.  C’est très significatif pour nous car le Gabon à neuf provinces», a-t-il expliqué.

Conscient des valeurs musicales africaines, Scen’art œuvre pour la promotion et la pérennisation de ces instruments. Pour cela, il faut les jouer, les faire découvrir. « Notre particularité c’est que nous sommes en train de libéraliser ces instruments qui, au Gabon, étaient joués seulement dans des temples sacrés. Nous voulons faire comme on a fait pour la Kora, instrument traditionnel africain qui est aujourd’hui utilisé même dans les conservatoires», a dit Guy Durand.

L'artiste a déploré le manque d’effort au niveau de l’Afrique centrale pour sauvegarder le patrimoine musical traditionnel. « Nous sommes en train d’enfoncer notre musique en Afrique centrale. Nous avons pourtant de multiples rythmes mais on ne fournit pas d’efforts pour les promouvoir. Et sur la scène internationale, l’Afrique centrale ne propose plus grand chose en dehors du ndombolo qui est d’ailleurs actuellement menacé par le coupé décalé», a-t-il  ajouté.  L’artiste a suggéré : « Nous devons repartir sur nos bases car si on ne fait pas d’effort, il y a des instruments et des rythmes qui vont disparaître. Il faut qu’on prenne conscience de cela et qu’on fasse quelque chose». Après Pointe-Noire, Scen’art achevera sa tournée  au Mali où il participera au festival sur le Niger qui se déroulera du 1er au 5 février à Ségou.

Créé depuis 2000, le groupe Scen’art, composé de cinq membres, a été au départ un collectif de plusieurs disciplines (conte, théâtre et autres), mais de toutes ces disciplines, c’est la musique qui a résisté.  Il a participé à plusieurs grands évènements culturels au Gabon et dans d’autres pays d’Afrique comme le Cameroun, l’Afrique du Sud, le Tchad et le Congo où il a déjà pris part à deux éditions du Festival international des musiques et des arts N’Sangu Ndji-Ndji. Le groupe a reçu le 2e prix Bema (Bureau export de la musique africaine) à Cotonou au Benin lors du 3e Salon international de la musique africaine (Sima 2015).

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

Le groupe Scen'art sur scène à l'Institut français du Congo

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