Musique : Under Control pose les jalons du beatbox à Brazzaville

Samedi 17 Mai 2014 - 16:00

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Le groupe français de beatboxeurs Under Control a entamé sa tournée africaine par Brazzaville. Objectif : apprendre aux artistes congolais les techniques spécifiques du beatbox. Interview

Les Dépêches de Brazzaville : Pouvez-vous nous parler du beatbox ?

Under Control : c’est une pratique issue du mouvement Hip-Hop dans les années 1980 et qui consiste à imiter les instruments, principalement les percussions les mélodies ou les scratchs en utilisant la bouche, le nez et les cordes vocales. C’est un style de musique très vieux si bien qu’on peut dire qu’il est ancestral, car dans le mouvement Hip-Hop la percussion vocale est une chose qui existe depuis fort longtemps.

Il a été révélé par un beatboxeur américain nommé Rahzel au courant de 1990, mais le mouvement en terme de pratique est né en Europe dans les années 2000. Et cette année-là a connu une explosion de beatbox essentiellement dans deux pays, la France et l’Angleterre. Aujourd’hui, on retrouve bien d’autre pays qui pratiquent le beatbox notamment l’Espagne et l’Allemagne. Il y en a bien d’autres encore.

LDB : Avez-vous l’impression que la culture beatbox existe à Brazzaville ?

UC : on ne peut pas dire qu’on trouve une vaste culture de beatbox en Afrique, car à chaque tournée nous essayons de rencontrer le mouvement hip-hop qui existe dans la ville où nous presterons. Constat fait, il est très rare de  croiser des beatboxeurs dans le continent. Ce que nous remarquons par contre, c’est qu’au Congo, le mouvement Hip-Hop est fortement représenté plus que le mouvement beatbox et à cet effet notre mission consiste à transmettre le goût du beatbox à tous ceux qui veulent le pratiquer.

LDB: Quels sont les rites à respecter pour pratiquer le beatbox ?

UC : il n’y a pas grand-chose à respecter en terme d’hygiène, il suffit juste d’être en forme, de ne pas se remplir le ventre de manioc afin d’éviter d'être lourd. Le plus capital c’est de s’entraîner. Il faut se comporter comme quelqu’un qui apprend à jouer un instrument et aller sur internet pour voir les vidéos et les démos postées pour bien assimiler le concept.

LDB: combien de temps faut-il pour se perfectionner dans le beatbox ?

UC : Toute une vie entière. Cela fait quinze années que nous le pratiquons, et on peut dire qu’il s’apprend chaque jour.

LDB : beatboxer est-il donc comparable  à chanter ?

UC : Je pense que c’est surtout une passion, on l’apprend au fil des années comme nous l’avons fait. Le don de beatboxer intervient peut-être dans la façon de faire et la ferveur que chacun y met lorsqu’il le pratique.

LDB : pouvez-vous nous parler du concert que vous avez livré à Brazzaville ?

U.C : c’est sept ans de travail présenté, un mélange de notre premier album intitulé « 1 » sorti en 2011 et du deuxième qu’on est en train de préparer. On a vraiment voulu montrer au travers de ce concert que le beatbox est vraiment un instrument de musique avec lequel on peut faire des sons exceptionnels et nous croyons que le message est bien passé.

LDB : À quand remonte la création du  groupe Under Control ?

U.C : Le groupe existe depuis 2007 mais on se connaissait déjà avant. À l’époque nous étions une cinquantaine de beatboxeurs en France. Il y avait principalement  vingt qui étaient très performants. Nous avons ensuite décidé de créer avec une dizaine de ces beatboxeurs une équipe française de beatboxeurs, dans le but de représenter valablement la France. Nous nous sommes concertés et avons consacré une semaine à répéter. Ce qui était surprenant c’est que le Jour-J nous nous sommes retrouvés seulement à quatre. C’est de là qu’est né le groupe Under contrôle

 

Propos recueillis par Durly Émilia Gankama