Nord-Kivu : le Réseau contre le terrorisme salue la résolution du Parlement européen

Mercredi 30 Novembre 2022 - 12:49

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Des organisations membres du Réseau contre le terrorisme en République démocratique du Congo (RCT-RDC) ont noté avec satisfaction que le Parlement européen condamne des graves violations des droits humains commises au Nord-Kivu, en considération de la détérioration sécuritaire continue à cause des attaques du M23 ayant des liens avec le Rwanda.

A travers un communiqué du 28 novembre, le RCT-RDC indique que le Parlement européen a rappelé que depuis le 20 octobre dernier, des personnes du Nord-Kivu contraintes à se déplacer s’estiment à plus de 232 000 civils, ramenant le total du pays à plus de six millions de déplacés internes et 515 000 réfugiés. « Consécutivement, des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë s’estiment à plus de 2,4 millions dont nombreux ont été séparés de leurs parents. Plus de 7,5 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau ni aux installations sanitaires », a souligné, le 24 novembre, le Parlement européen cité par le RCT-RDC.

Ce Parlement, selon le RCT-RDC, s’est appuyé sur certains faits alarmants concrets pour prendre la résolution qui condamne les graves violations des droits humains. Il exige que la RDC n’intègre pas les commandants du M23 dans ses forces armées et appelle tous les Etats de la région à cesser toute coopération avec ce mouvement. Le Parlement européen invite, en outre, le Etats membres de l’Union européenne à maintenir les sanctions contre des commandants du M23 et les étendre à ceux récemment reconnus responsables de graves exactions. A la communauté internationale, il est demandé de redoubler d’efforts pour éradiquer les violences sexuelles et sexistes, protéger les victimes, garantir aux survivants l’accès à la justice, aux réparations et voies de recours.

Fort de ces avancées, la RDC, de son côté, a rappelé que l’actuel chef du mouvement terroriste M23, le général Sultani Makenga, est déjà sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies. Notons que la Monusco et le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme en RDC avaient déjà documenté des violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises par le M23, dans les territoires de Nyiragongo et de Rutshuru, en décembre 2008 et entre mi-avril 2012 et novembre 2013.

Implication du Rwanda dans la création du M23

Le RCT-RDC indique, par ailleurs, que le Rwanda est impliqué depuis la création du groupe M23. « Il avait remplacé l’ancien chef du M23/CNDP, le général Nkundabatware, par le général Bosco Ntaganda. Le 22 janvier 2009, il avait prétendu arrêter Nkunda qui, depuis lors, vit librement à Gisenyi. Par contre Bosco fut arrêté, à Kigali, le 18 mars 2013, envoyé à la Cour pénale internationale qui l’a jugé et condamné à trente ans d’emprisonnement, pour treize chefs de crimes de guerre et cinq chefs de crimes contre l’humanité commis en Ituri », a souligné ce réseau.

Il indique, en somme, que les crimes récurrents commis impunément au Nord-Kivu par le M23 avec le soutien du Rwanda sont volontairement orchestrés, en recourant abusivement à la force, dans le seul but de contraindre le gouvernement congolais à céder à leur dicta politique. Ils utilisent, a fait savoir ce réseau, de la terreur, la menace, la coercition ainsi que la perpétration d’actes de violences causant la mort, des blessures graves, des déplacements massifs de la population et la destruction de l’environnement. « Par cette guerre contre la RDC, le Rwanda et le M23 veulent forcer un accord d’exploitation des ressources naturelles, contrairement aux articles 56 et 57 de la Constitution qui mettent en garde contre tout accord ou arrangement qui a pour conséquence de priver la nation de tout ou partie des moyens d’existence tirés des ressources naturelles. Un tel acte, ainsi que sa tentative, quelles qu’en soient ses  modalités, s’il est commis par une personne investie d’autorité publique, est puni comme infraction de haute trahison », lit-on.

Ce dernier recommande, en conclusion, incessamment aux organisations des droits humains de se joindre au groupe d’experts qu’il envisage de mettre en place, afin de documenter les détails des crimes commis dans toute la partie Est de la RDC. « Les experts produiront aussi la liste des présumés auteurs, leurs complices, les entreprises minières, ainsi que les banques qui en tirent profit, en achetant ou en commercialisant les minerais exploités illégalement », insiste-t-il.

Ce réseau appelle, par ailleurs, la population congolaise à maintenir la pression sur ses dirigeants politiques par des revendications pacifiques, afin qu’aucun membre du groupe terroriste M23 n’intègre les institutions de la République, au détriment des victimes d’atrocités. Au président de la République et aux dirigeants qui participent aux tractations politiques de Nairobi et aux réunions diplomatiques de Luanda, cette structure conseille de garder à l’esprit la promesse de ne jamais trahir la population.

La RCT-RDC, notons-le, est un projet d’organisations citoyennes de la RDC visant à documenter les actes terroristes du M23.

 

Lucien Dianzenza

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