Peinture : Me Mavinga a ses marques sur la toile et la porcelaine

Mardi 26 Août 2014 - 18:45

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Habile au pinceau, l'artiste a commencé à peindre en 1958, il sait aussi utiliser bien d’autres supports ainsi qu’en témoigne la dalle en céramique posée au-dessus du siège social de l’Institut national de sécurité sociale (INSS).

Me Mavinga posant à côté de l’une de ses toiles lors d’Art in the gardenRencontré à la 3e édition d’Art in the garden, l’exposition tenue dans le cadre des 54 ans de l’Indépendance dans les Jardins des premiers, le plasticien exposait deux toiles. Fier de présenter aux Dépêches de Brazzaville les deux tableaux, des peintures à l’huile expressives mises en exergue pour l’événement du collectif RD Congo Terre d’artistes, il a à l’occasion livré un aperçu de son long parcours.

Professeur de carrière avec à son actif plus de cinquante ans d’enseignement à l’Académie des beaux-arts, Me Mavinga s’est mis à la peinture depuis 1958. E, le pinceau reste encore son allié à ce jour car comme il le dit bien  : « Je n’ai pas encore pris ma retraite ». Doyen de l’exposition qui avait réuni près de cinquante plasticiens, peintres et sculpteurs exerçant dans la capitale, il se montrait sympathique face aux visiteurs admiratifs devant ses toiles. Ayant fait de l’art figuratif son style de prédilection, il nous a expliqué son processus de travail de manière assez simple :« Je pars de ce que j’ai vu à l’extérieur, ce que j’imagine, j’endosse et puis je respire. Quand je travaille, je respire et ce que j’ai dans ma tête passe sur ma toile ». Me Mavinga affectionne beaucoup la peinture à l’huile, dont il a fait notamment usage dans ses toiles exposées pour Art in the garden. Mais le peintre de nous aviser  : « Dans ma vie, j’ai utilisé plusieurs autres techniques ».

Notons donc que le long de sa carrière prolifique, Me Mavinga a réalisé des œuvres admirables que l’on pourrait aussi bien inscrire dans le patrimoine de la ville de Kinshasa. Symboliques pour la plupart, aperçues et admirées quotidiennement sans que l’on ne sache trop qui en est l’auteur. C’est le cas notamment de la dalle en céramique bien en vue sur le bâtiment de l’INSS qui borde un bout du long Boulevard du 30 Juin. Les fresques en céramique de l’aéroport de N’Djili, à la Banque centrale. Les dernières œuvres du genre, a-t-il confié aux Dépêches de Brazzaville, tiennent leur place dans la province du cuivre. « Dernièrement, je venais de peindre pour le gouverneur du Katanga, j’ai fait des fresques », nous a-t-il fait savoir à ce sujet. Et Me Mavinga d’ajouter avec fierté : « Je continue de travailler. Tant que je suis inspiré, je travaille  ».La dalle en céramique de Me Mavinga visible sur le bâtiment de l’INSS

Kinshasa et ses artistes méconnus

Interrogés sur leur connaissance de l’auteur des œuvres citées par Me Mavinga, plusieurs habitants n’ont pu y répondre. Il nous est donc apparu que Kinshasa ne connaît pas toujours très bien ses artistes dont des créateurs de génie qui ont su apporter leur part à l’embellissement de certains sites ou bâtiments. Il est question ici tout particulièrement des plasticiens. Dans la plupart des cas, le Kinois ne se pose plus de questions, n’est pas curieux de savoir à qui l’on doit certaines de ces œuvres que l’œil a pris l’habitude de voir dans la capitale. Certaines d’entre elles passent même presqu’inaperçues, elles attirent surement les regards des visiteurs ou ceux qui atterrissent pour la première fois dans la ville alors que ses habitants n’y font plus aucun cas tant la vue s’en est accoutumée. Peut-être aussi parce qu’incrustées dans le décor, elles ont fini par donner l’impression d’avoir toujours existé sans que personne n’y ait mis la main… La jeunesse gagnerait à mieux s’informer sur la question.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Me Mavinga posant à côté de l’une de ses toiles lors d’Art in the garden Photo 2 : La dalle en céramique de Me Mavinga visible sur le bâtiment de l’INSS