Pointe-Noire : les autochtones sollicitent plus de tolérance des Bantous

Samedi 10 Août 2013 - 14:30

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Le cri du cœur des autochtones a été lancé le 9 août à l’occasion de la soirée culturelle organisée en leur faveur par le Cercle des actions sociales pour la prise en charge des personnes vulnérables (CAPV). L’activité s’est inscrite dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones

   Célébrée cette année sur le thème « L’expression autochtone », les douze  autochtones venus des villages Mongo, Misama, Télé dans le département de la Lékoumou ont dénoncé les actes inciviques qu’ils subissent de la part dess bantous. « À Sibiti, nous souffrons. Pour une dette de 100 FCFA, les Bantous nous malmènent jusqu’à casser nos maisons qui, bien entendu, valent beaucoup plus que cela », s’est indigné un autochtone devant le représentant du préfet de Pointe-Noire, des directeurs départementaux des Droits de l’homme, de la Culture et des Arts ainsi que le public présent.  

Cependant, dans son mot de circonstance Jean-Jacques Moukima-Bimi, l’un des dirigeants du CAPV a souligné que « les peuples autochtones sont des communautés originaires des territoires qu’ils occupent traditionnellement. Ils se distingues des autres groupes de la population nationale par leur identité culturelle, ils sont régis par la coutume et la tradition qui leur sont propres ». Il a rappelé que l’État reconnaît entre autres comme peuples autochtones les Babongo, les Batsoua, les Bendzélé, les Baka, les Mikaya, les Nguelé, les Balouma-Babi, les Bangobé... Ces derniers ont accès au droit à l’égalité et à la non-discrimination, à la citoyenneté, à l’accès à la justice, au droit à l’auto-gouvernance et à la participation, au droit économique et social. Il a rappelé que le CAPV avait lancé l’initiative de la scolarisation des enfants autochtones et l’insertion sociale de ce peuple du département de la Lékoumou en 2005. L’association apporte également son aide sur le plan sanitaire et l’appui psychosocial des autochtones vivant avec le VIH-sida, la formation des femmes à la couture, la mécanique et la conduite.

De son côté, le directeur départemental des Droits de l’homme et des Libertés fondamentales, Jérôme Magnokou, a fait l’historique de l’institution de cette journée en décembre 1994 par l’Assemblée générale des Nations unies. « Cette journée constitue une forme de reconnaissance internationale pour ces peuples. Depuis lors, une série de thèmes relatifs à l’internationalisation des autochtones à continué à faire écho », a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’au Congo la Journée internationale des peuples autochtones a été célébrée à Ouesso, dans le département de la Sangha. Le coordonnateur du CAPV, Oraire Mesmin Oba, après avoir remercié tous ceux qui ont aidé à l'organisation de cette cérémonie, a informé que les autochtones du Gabon, de Guinée équatoriale et de RDC prendraient part à la prochaine édition avec leurs homologues du Congo à Pointe-Noire.

Notons que cette soirée était animée par des autochtones, notamment après la levée de rideau par le groupe Mantième des ressortissants de la Lékéti (département de la Cuvette-Ouest). Les autochtones ont dansé sans gêne en deux tenues différentes. D’abord en tee-shirt et en tenue traditionnelle avant de se faire accompagner par les autorités. Ce peuple a enfin exposé les produits naturels des forêts, notamment les racines et écorces des arbres qui traitent différentes maladies comme le paludisme, l’hyper et l’hypotension, la faiblesse sexuel, la stérilité masculine, les maux d’estomac.

Charlem-Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Des autochtones esquissant des pas de danse. (© DR) Photo 2 : Des autochtones habillés en tee-shirt avec les autorités. (© DR)