Présidentielle en Centrafrique : les résultats partiels divisent les candidats

Mardi 5 Janvier 2016 - 11:00

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Une vingtaine de candidats ont demandé l’arrêt des opérations de dépouillement en cours de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier, estimant que les scrutins présidentiel et législatifs qui se sont déroulés dans le pays n’étaient pas crédibles.

Dans une déclaration commune, les intéressés, dont Karim Meckassoua, présenté comme un des poids lourds de l’élection, et Sylvain Patassé, fils de l’ex-président Ange Félix Patassé, ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « mascarade électorale » et exigé « l’arrêt » des opérations de dépouillement. « Des défaillances logistiques, des problèmes de fraudes et d’irrégularités » figurent parmi les motifs de contestation. Les signataires de la déclaration ont même refusé « d’être complices de cette mascarade électorale ».

« Par rapport à ces élections (…), on a trouvé des gens avec 200 cartes d’électeurs, avec des urnes bourrées ou on a acheté la conscience des gens en donnant 5 000 francs aux électeurs pour voter pour tel ou tel candidat, etc. Cela, justement, peut jeter du discrédit sur ces élections », a confié Theodore Kapou, un des candidats.

En attendant les résultats complets qui pourront être disponibles jeudi ou vendredi, les résultats partiels communiqués lundi en fin d’après-midi, ont confirmé l’avance de Faustin Archange Touadéra, ancien Premier ministre (2008-2013) de l’ex-président François Bozizé, qui s’est présenté comme candidat indépendant. Pour le moment, il est en tête devant Anicet Georges Dologuélé mais aussi Jean-Serge Bokassa ou Désiré Kolingba, qui devance l’une des figures de l’opposition centrafricaine Martin Ziguélé.

La contestation de ces résultats a lieu alors que les observateurs s’accordent pour dire que les élections se sont bien déroulées. Malgré cela, les candidats contestataires, entendent saisir la Cour constitutionnelle mais l'Autorité  nationale des élections (ANE) réfute l’idée même de stopper le processus électoral. « Nous avons associé tous les partis politiques au processus. Ils ont même signé un code de bonne conduite. Il faut que les recours passent par les voies légales », a déclaré le président de l’ANE, Julius Ngouade Baba qui s’est dit surpris de la démarche enclenchée par les contestataires.

Dans l’attente des résultats de la présidentielle, Bangui, la capitale centrafricaine est de nouveau sous tension. Et tout le monde craint qu’il en résulte de nouvelles violences dans le pays.

Près de deux millions d’électeurs centrafricains étaient appelés aux urnes, le mercredi 30 décembre dernier, pour élire un nouveau président et leurs représentants à l’Assemblée nationale. Ces élections sont censées sortir le pays de trois années de violences intercommunautaires.

 

Nestor N'Gampoula

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