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Samedi 20 Mai 2023 - 17:41

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La date des futures élections au Sénat, la chambre haute du Parlement, n’est pas encore connue. Mais pour les partis et groupements politiques de l’arène congolaise, cette échéance est considérée comme une étape indispensable pour consolider leurs assises. La majorité en place, suffisamment forte, voudrait se cimenter encore davantage; l’opposition, à travers ses nombreux courants, ne s’avoue pas vaincue ; le centre, parfois difficile à cerner, n’a pas dit son dernier mot.

Il y a de cela plusieurs mois, les responsables de l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yiku) s’étaient fixés l’objectif de réunir le congrès de leur organisation. Un rendez-vous jugé primordial pour donner un souffle nouveau à ce parti fondé par Guy-Brice Parfait Kolelas, dont l’ultime combat fut sa candidature à l’élection présidentielle des 17 et 21 mars 2021, au terme de laquelle il fut classé deuxième de la course derrière le président élu, Denis Sassou N’Guesso.

C’est bien la maladie inguérissable des formations politiques congolaises. Elles survivent difficilement à leurs fondateurs, et celles qui tiennent bon après leur disparition se comptent sur les doigts de la main. Le plus remarquable est que ceux qui par vote, par effraction ou par dissidence en héritent les destinées sont des durs à cuire : quels que soient les échecs vécus, ils ont l’espérance chevillée au corps ne doutant pas que la démocratie étant un combat de longue haleine, seuls ceux qui savent attendre récoltent les promesses du ciel.

En passant, que va donc devenir le centre demain ? A en croire son aile active, le label sous lequel on devra désormais l’identifier est « Rassemblement des partis politiques du centre », en sigle RPPC. En termes d’acronymes, il n’y a pas de doute, le champ politique congolais en compte des plus musicaux. Aux devants de cette nouvelle coalition se trouvent Digne Elvis Ntsalissan Okombi et Luc Daniel Adamo Matéta, tous deux anciens ministres et dotés d’une expérience dans l’animation et la chose politique. Lancé officiellement le 19 avril, le RPPC revendique dix partis adhérents et veut évaluer l’action menée par ses dirigeants ces dernières années en interrogeant l’avenir.

Pour confirmer que la dynamique pluraliste dans notre pays est en marche, disons un mot sur la naissance, bien avant le RPPC, de l’Alliance pour l’alternance démocratique-2026 (AAD-2026). Le 13 avril, Jean-Jacques Serge Yhombi Opango, Destin Gavet et Jean-Pierre Agnangoye ont mis en commun leurs formations politiques respectives : Rassemblement pour la démocratie et le développement, Mouvement républicain, Parti du peuple, pour se préparer au scrutin présidentiel de l’an 2026. A trois ans de cette échéance, ils estiment disposer d’une marge de temps nécessaire pour rassembler, mouvementer et populariser l’adhésion à leur cause.

A la différence de leurs collègues du centre, ou même de la majorité présidentielle qui cheminent par étape, les sociétaires de l’AAD-2026 veulent prendre de l’avance sur le temps en poursuivant le dessein de réaliser l’alternance lors de la prochaine élection présidentielle. Ils devront tout de même mobiliser encore davantage car au moment des faits, la seule volonté d’alternance proclamée devant témoin ne suffira pas. Souvent, il vaut mieux passer par les petits obstacles, les sénatoriales de cette année en sont une, avant de se porter sur les plus vertigineux.

Toujours est-il que se préparer à l’avance n’est pas une mauvaise idée, surtout quand on veut aller loin.

Gankama N'Siah

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