Province de Kwango : les journalistes revisitent les règles du métier

Mardi 4 Mai 2021 - 18:25

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C’était à l’issue d’un atelier organisé dans la ville de Kenge, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, par l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa).

 

L’Olpa a organisé, le 3 mai, à Kenge, dans le Kwango, une journée déontologique au profit des journalistes de cette province. Plusieurs professionnels des médias ont pris part à cette rencontre ouverte solennellement par le ministre provincial de l’Education, Postes, Télécommunication, Nouvelles technologie de l’information et de la communication, Médias et Presse du Kwango, Ignace Inkalamba Nkosi.

Dans son speech, ce membre du gouvernement du Kwango a rappelé le thème de la Journée mondiale de la liberté de presse en 2021, à savoir  « L’information comme bien public ». Il a, en outre, souligné la valeur incontestable d’une information vérifiée et fiable, tout en attirant l’attention des professionnels des médias sur le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion des informations, luttant ainsi contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables.

La secrétaire exécutive par intérim de l’Olpa, Chancelle Nsingi Bamenga, a tenu à rappeler que cette activité s’inscrivait dans le cadre d’un projet intitulé  « Renforcement des capacités des médias indépendants en République démocratique du Congo » bénéficiant de l’appui de Fondation nationale pour la démocratie.

Privilégier le vrai, rien que la vérité en toute liberté

Le président provincial de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC/Kwango), Georges Kilonga, a articulé sa communication sur la situation de la liberté de presse dans la province du Kwango : leçons à tirer. Il a assimilé la liberté de la presse à une liberté éducative, informative, formative dans le strict respect des principes éthiques et déontologiques pour l’intérêt de la population. Pour lui, le journaliste devrait « privilégier le vrai, rien que la vérité en toute liberté ». Parlant de la situation de la liberté de la presse dans sa province, le président de l’UNPC/Kwango a indiqué que celle-ci reste une préoccupation majeure pour l’exercice du métier. « La presse n’est pas libre, car d’un côté, le pouvoir en place dicte sa loi, en prenant en otage quelques médias en place », a-t-il fait savoir. Il a, en outre, déploré le fait que la plupart des médias locaux soient propriétés des hommes politiques, qui imposent une ligne éditoriale des radios communautaires émettant dans la ville de Kenge comme dans d’autres territoires du Kwango. « L’accès à l’information n’est pas aussi facile », a-t-il déploré, rappelant le dernier cas de six journalistes locaux qui ont été empêchés de couvrir une plénière de l’Assemblée provinciale du Kwango.

Parlant de la cartographie des médias locaux dans la province, le président de l’UNPC/Kwango a expliqué que la province, démembrée depuis plus de trente-six mois, compte dix-huit radios dont neuf dans Kenge territoire, trois à Popokabaka, deux à Feshi et deux à Kasongo Lunda. Il a également rappelé que la chaîne de télévision Congo santé développement n’émet plus faute de matériel.

L’Agence congolaise de presse possède une représentation depuis 2018, alors que la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) tente de renaître de ses cendres grâce aux efforts de ses représentants locaux qui ont décidé de construire un siège avec leurs propres moyens. De son avis, un seul média en ligne et quelques blogueurs se battent aussi pour sortir la tête de l’eau.

De son côté, le secrétaire exécutif de l’Olpa, Joseph-Alain Kabongo Mbuyi, a fait la restitution des ateliers organisés par cette organisation en 2020, dans les provinces du Kongo central, du Maniema et de Kinshasa.

A l’issue de toutes communications, les participants se sont scindés en deux groupes de travail. Le premier groupe a travaillé sur la presse de Kwango face à ses responsabilités : quid du respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle ? Alors que le second groupe a travaillé sur Médias-Institutions provinciales face aux desiderata de la population kwangolaise. Après débat, certaines recommandations ont été formulées. Il s’agit notamment de l’installation d’une structure de formation professionnelle des journalistes ; l’organisation des ateliers de formation ; la dotation des journalistes des outils performants de travail ; le traitement rigoureux de l’information ; la solidarité entre les journalistes ainsi que le soutien des autorités aux médias. Les participants ont également appelés à l’adoption d’un édit sur l’aide directe aux organes de presse locale ; la création d’un cadre d’échange au sein de la famille médiatique et aussi avec les institutions provinciales ; la redynamisation des structures de la corporation au niveau local (UNPC, Omec, etc.) ; l’établissement du service de relation avec les médias dans les différentes institutions provinciales ainsi que l’organisation administrative des radios.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1; Photo de famille des participants photo 2: La salle pendant l'atelier

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