Province de la Tshopo : les FARDC face à un nouveau défi sécuritaire

Mardi 30 Septembre 2025 - 12:45

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À l'issue d’une mission d’inspection récemment menée dans la province de la Tshopo, le chef d'état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le lieutenant-général Ychaligonza Nduru Jacques, a révélé la présence de rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Bafwasende.

L'information, prise très au sérieux par la hiérarchie militaire, figure désormais au cœur des priorités stratégiques des FARDC, dans un contexte où la sécurisation dans l’Est de la République démocratique du Congo demeure une urgence nationale. Des mesures préventives ont été déployées sur le terrain afin de contrer toute tentative d’infiltration de ces éléments rebelles ougandais et de garantir la protection de la population locale. À Kisangani, chef-lieu de la province, les autorités appellent la population à une vigilance accrue. La collaboration entre civils et forces de sécurité est jugée essentielle pour détecter et neutraliser toute présence suspecte, qu’elle provienne des ADF ou des éléments du M23, dont l’ombre plane toujours sur la région.

Kisangani dans le viseur

Le territoire de Bafwasende ne représenterait que la première étape d’une stratégie d’expansion plus large des rebelles ougandais des ADF. Selon des sources sécuritaires, leur progression viserait à terme la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Profitant de failles opérationnelles dans cette zone stratégique, les ADF cherchent à étendre leur influence vers l’intérieur du pays. Mais pourquoi Kisangani suscite-t-elle tant de convoitises, à la fois chez les ADF et les éléments du M23 ?

Située à un carrefour stratégique reliant les axes Nord-Sud et Est-Ouest, la ville dispose d’une position logistique clé. Elle bénéficie notamment d’un aéroport international (Bangoka) et d’un accès au fleuve Congo, permettant de rejoindre Kinshasa par voie fluviale. « Si Kisangani tombait, la guerre prendrait une toute autre ampleur. Elle ne serait plus perçue comme un conflit limité à l’Est, mais comme une guerre nationale. Kinshasa en subirait des répercussions directes », alerte le politologue Dieudonné Wamu Oyatambwe.

Cette perspective confère à Kisangani une importance capitale dans la stabilité nationale, justifiant l'urgence d'une réponse militaire et sécuritaire forte pour prévenir tout basculement dramatique. La situation à Bafwasende devient de plus en plus préoccupante. Il est impératif pour les autorités militaires congolaises d’agir rapidement afin d'empêcher cette zone stratégique de se transformer en un nouveau sanctuaire pour les ADF. La sécurité des civils est en jeu, et seule une réponse coordonnée, rapide et ferme permettra de contenir la menace avant qu’elle ne prenne une ampleur nationale.

Sylvain Andema

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