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RDC: Edem Kodjo peut agiter une main...Samedi 29 Octobre 2016 - 12:35 Et, dire « mission accomplie ! » La sienne, en effet, consistait à réunir les acteurs politiques et de la société civile Rd-Congolais, afin qu’ils se parlent, trouvent une voie de sortie à une crise préélectorale en tous points de vue grandissante et dangereuse. Le 18 octobre, après de longues semaines de pourparlers entre la majorité présidentielle et l’opposition menée par Vital Kamerhe, les parties ont conclu un accord créant une cohabitation d’un an et demi. Au cours de cette période de transition l’opposition occupera le poste de Premier ministre, et le président Joseph Kabila, dont le mandat en cours devait se terminer au tout milieu du mois de décembre 2016, attendra de passer le témoin à son successeur élu lors de la présidentielle prévue en avril 2018. Le médiateur de l’Union africaine, il est vrai, n’a pas eu la tâche facile. Dès le départ, sa présence en RDC était récusée par une partie de la classe politique conduite par Etienne Tshisekedi. A la tête du Rassemblement de l’opposition lui et ses fidèles disaient en effet tout le mal qu’ils pensaient de l’ancien secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine et ex-Premier ministre togolais et l’accusant de rouler pour le pouvoir en place. Lui, n’a pas apprécié cet "affront" apparenté à une insulte à sa personne. Malgré tout, Edem Kodjo pourrait quitter Kinshasa avec le sentiment d’avoir mis toutes ses énergies au service de la cause pour laquelle il était désigné: il peut exhiber la feuille de route de la future transition en RDC comme fruit de son dur labeur. Est-ce pour autant dire que tout est réglé ? En apparence, non. Les dirigeants du Rassemblement de l’opposition, à l’origine des manifestations des 19 et 20 septembre à Kinshasa soldées par la mort de dizaines de personnes et de plusieurs arrestations maintiennent la pression. Autour de l’argument central du respect de la Constitution, ils déclarent ne pas être liés par les conclusions du forum de Kinshasa et projettent la mise en place d’un régime exceptionnel au soir ou au lendemain du 20 décembre, date de l’expiration du mandat du président Joseph Kaibila. Comment comptent-ils en arriver à ce point ? D’où les appréhensions qui se font jour, les chancelleries redoutant que de telles exhortations ne débouchent sur des violences plus importantes que celles vécues en septembre. Pour voir que la situation en RDC touche à l’équilibre de la sous-région d’Afrique centrale et au-delà, il faut observer la mobilisation des voisins de ce pays au territoire immense. Luanda, la capitale angolaise, a en effet abrité, le 26 octobre, à l’initiative de la Conférence internationale de la région des Grands lacs, un sommet consacré à cette crise. Parallèlement à ce rendez-vous, l’opposition hostile à tout compromis sur la rallonge du mandat du président Kabila avait projeté une série de manifestations qui n'ont pas toutes été concluantes. Même si cela saute aux yeux que la tension n'est pas retombée entre les parties, on peut dire qu'il reste des semaines supplémentaires aux acteurs de RDC avant la date "butoir" du 20 décembre. Des semaines cruciales pour prêter attention au discours des dirigeants de la sous-région qui s'étaient réunis à Luanda. Pour l’intérêt de leur pays, les responsables Rd-Congolais devront choisir non pas de se déchirer indéfiniment, mais de sortir de cette épreuve grandis en préservant la cohésion nationale déjà ébranlée par des conflits armés tentaculaires. Il est certain, quelles que soient les postures des uns et des autres à la majorité ou à l’opposition, que les conséquences du raidissement de leurs positions sur le sujet n’épargneront aucun camp. Et c'est à peu près ce que les chefs d'Etat de la CIRGL ont déclaré, le 26 octobre, par la voix du hôte du sommet, le président angolais, Jose Eduardo dos Santos : "Pour ceux qui veulent accéder au pouvoir, il est important de savoir qu'ils peuvent le faire démocratiquement, en respectant la loi et la volonté souveraine des électeurs, et qu'il vaudra mieux la peine d'attendre quelques mois de plus pour le faire en toute sécurité et tranquillité, que de suivre la voie incertaine des violences, où l'on sait toujours comment et pourquoi elles commencent, mais jamais quand elles finiront". Si ce n'est une caution au résultat obtenu par l'inusable diplomate togolais formé à l'école du panafricanisme.
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