RDC : sortir le pays de l’ornière

 La République démocratique du Congo (RDC) a réuni les critères pour y parvenir. Ses énormes richesses naturelles l’ont prédestiné déjà à figurer parmi les grands pays de la région. Au-delà, sa position géographique, au centre de l’Afrique avec de nombreux voisins, lui a conféré un rôle stratégique majeur dans la sous-région d’Afrique centrale.

Si l’indépendance a été l’affaire de tout un peuple qui s’est levé comme un seul homme pour l’arracher, le rêve a été porté par une poignée d’universitaires très active. À l’époque, il y a eu très peu d’universitaires mais ces « évolués » de Kinshasa ont mené une lutte acharnée pour changer leur société. En effet, déversés dans l’administration coloniale, ils ont revendiqué la reconnaissance de leurs formations universitaires à travers le slogan « À mérite égal, salaire égal », rejetant ainsi le statut d’européen moyen qui leur a été imposé quoiqu'ils aient fait des études supérieures. L'autre qualité du Congolais des années 1960 est son ouverture au monde, avec les premières visites des notables en Europe après la Deuxième guerre mondiale.

Mais 54 ans après, le pays n’a pas encore réussi son plus grand pari d’être un exemple, voire une référence dans la sous-région et en Afrique. La conscience qui a prévalu longtemps chez les pères de l’indépendance s’est quelque peu émoussée au fil du temps et des tribulations qui ont accompagné l’histoire du Congo post indépendance. Mais, confie un politique, l’on pouvait justifier les imperfections des politiciens des années 1960 qui se sont accaparés d’un pays riche sans en avoir l’expérience politique nécessaire. Cependant, cinquante ans après, cette excuse ne tient plus la route au regard du nombre impressionnant d’universitaires et de l’expérience politique forcément accumulée en cinquante ans d’exercice du pouvoir.  

Pour les générations futures, un appel est lancé pour sortir le Congo de l’ornière par un sursaut d’orgueil et surtout de l’amour. Le pays a besoin de patriotes et d’une classe politique qui privilégie au mieux les intérêts collectifs aux intérêts individuels. Pour certains analystes, les Congolais ont fini par perdre l’essence même des intérêts de leur cause. Ils vivent dans les antivaleurs. Dès lors, un changement de mentalité s’impose. Les jeunes doivent exprimer un réel désir de justice et se mettre ensemble pour combattre. Il ne faut surtout pas qu’ils suivent les aînés dans leurs errements. Au cas contraire, prédisent ces analystes, le pays risque de tout perdre.