Regards croisés : les œuvres de Calixth Beyala au cœur d'un débat littéraire

Samedi 7 Mars 2015 - 16:39

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En ce mois de la célébration du droit de la femme, le club de lecture a organisé  le 5 mars à l’institut français du Congo, une rencontre littéraire autour du thème Féminisme et mixité dans l’œuvre romanesque de l’écrivaine franco-camerounaise  Calixth Beyala.

Au cours de cet échange littéraire, Rosin Loemba, écrivain et critique littéraire congolais s’est appuyé  lors de son exposé sur  trois œuvres de Calixth Beyala  notamment, « c’est le soleil qui m’a brûlée » ;  « amours sauvages »  et  « la petite fille du réverbère ».

Dans la production romanesque  de la franco- camerounaise, Calixth Beyala considérée comme l’incarnation  d’un féminisme exhaustif, l’auteure  s’inspire de son passé amer. Elle a un passé  teinté de traumatisme pour n’avoir pas grandi auprès de son père et de sa mère. Elle  considère  l’homme  comme  une  ruine de l’existence de la femme ; un symbole du chao et de l’humiliation. Pour elle, la femme doit se démarquer de tout pouvoir masculin, elle doit être capable de faire face aux difficultés. Elle devrait arrêter de faire l’idiotie, en oubliant l’homme pour évoluer désormais dans trois vérités, à savoir revendiquer la lumière ; s'affirmer en tant que femme  et abandonner l’homme.

Il faut souligner par ailleurs que l’auteure  milite en faveur des femmes, et des droits des minorités visibles.  Les féministes luttent pour l’émancipation de la femme et combattent la phallocratie.  Le féminisme n’est pas une question de féminité mais une vision tournée vers la condition féminine que tout le monde peut avoir et la concrétiser. Le féministe lutte contre des inégalités sociales, juridiques, culturelles, économiques et éducatives.

Pour Rosin Loemba  la position de  Calixth Beyala s’explique certainement par un traumatisme que l’auteure  a vécu dans sa jeunesse, marquée par l’absence déplorable  de sa mère et de son père, elle  n’a  joui d’une affection   maternelle que grâce à sa grand-mère et sa sœur aînée qui a sacrifié ses études pour se consacrer aux responsabilités familiales.

Pour ce qui est de la mixité et l’impossibilité  perçues sous forme d'illusions et  de désenchantements. Calixth Beyala  a souligné dans son ouvrage « amours sauvages » que  le mariage inter racial est mis en cause. Ce mariage inter racial, dit-elle, est un mélange impossible.  Calixth Beyala se révolte contre l’homme noir, son choix se penche à l’homme blanc. Une femme noire  célèbre  doit épouser un homme  blanc  et non un homme  noir car, l’homme noir n’est pas tendre, il est violent.  Pour quoi parle-t-elle de l’impossibilité du mariage inter racial alors qu'elle s’était mariée à un Blanc ? 

Calixth Beyala  est  auteure de nombreux ouvrages et plusieurs prix : C’est le soleil qui m’a brûlée ; Maman a un amant ;  Amours sauvages ;  Les Arbres en parlent encore ;  L'Homme qui m'offrait le ciel ; Le Christ selon l'Afrique. Femme nue, femme noire ; Comment cuisiner son mari à l'africaine, etc. Comme  prix : Grand Prix Littéraire de l'Afrique noire ;  prix François-Mauriac de l'Académie française ; prix Tropiques ;  prix de l’Unicef.

Rosalie Bindika