Réinsertion des jeunes : réception provisoire du centre Songhaï d’Otsendé fin août

Mercredi 14 Août 2013 - 16:09

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

La ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Émilienne Raoul, qui a visité ce chantier le 10 août, a donné mission au sous-préfet d’Oyo, Roger Louzaya-Mamingui, de réceptionner provisoirement cette structure avant son inauguration officielle

Situé à environ 20 kilomètres d’Oyo, dans le département de la Cuvette, le centre de production et de formation intégré d’Otsendé, destiné à la réinsertion des jeunes défavorisés vers les métiers de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro-industrie, sera réceptionné provisoirement le 30 août. La décision a été prise de façon consensuelle entre le gouvernement et les responsables des entreprises qui exécutent ces travaux depuis près de deux ans.

Après avoir demandé la prolongation du projet d’une année en 2012, la ministre Émilienne Raoul avait ensuite fixé au 30 juin le dernier délai de finition des travaux par les différents opérateurs économiques. Cette année de prolongation, a-t-elle rappelé, devait être mise à profit pour redoubler d’effort afin de terminer les travaux sur le terrain. « Malheureusement, chaque fois que je venais, il y avait des entreprises qui trainaîent. Le travail qui devait être fait il y a un an, c’est maintenant qu’il se fait, donc il y a toujours un retard parce que nous devons terminer avec la BAD le 31 décembre. Le sous-préfet suivra le 30 août la réception provisoire de tous les travaux qui sont en cours et il me rendra compte. Tout le monde doit être sur le terrain », a insisté la ministre.

Au total, sept entreprises sont actuellement à pied d’œuvre sur ce chantier. Interpellés sur le retard constaté, les représentants de certaines de ces sociétés ont évoqué les problèmes liés au manque de main-d’œuvre après le départ forcé des étrangers en situation irrégulière. D’après Émilienne Raoul, dont l’objectif principal était de recruter les jeunes des villages environnants dès le début du projet, il faut que ceux qui habitent sur le territoire congolais soient en règle. « Nous avons eu du mal à retenir les jeunes sur le chantier, c’était une exigence que j’avais posée. Ils sont venus nombreux, mais aujourd’hui, combien sont restés ? Il a fallu des dizaines de personnes venues d’ailleurs pour travailler, ce qui n’est pas normal. Je comptais sur ces enfants qui ne sont pas venus, alors qu’ils se plaignent de ce que l’État ne fait rien, donc la faute est partagée. Il y a ce problème de main-d’œuvre qui se posait et qui se pose encore parce qu’il y a des travaux à terminer », a-t-elle rappelé, indiquant que le problème du retard incombait aux chefs d’entreprises et aux jeunes.

Le centre agropastoral d’Otsendé, dont les travaux ont été lancés en 2011, est cofinancé par le gouvernement congolais et la Banque africaine de développement (BAD), à travers le Projet d’appui à la réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés (Parsegd). Les travaux concernent la construction des bâtiments et logements de services et de production, parmi lesquels des poulaillers, des porcheries, des bergeries et des hangars de stockage, sur un espace d’environ 200 hectares. Sont également en exécution la minéralisation et la réalisation des réseaux de drainage et d’assainissement. Au total, neuf filières intégrées verront le jour, au nombre desquelles la production animale, végétale, l’agro-alimentaire, les technologies appropriées et la formation des services.

La ministre des Affaires sociales a, par ailleurs, précisé que la philosophie du centre Songhaï d’Otsendé était de produire, former et insérer les jeunes afin de diminuer le taux de chômage qui est encore très élevé dans cette couche sociale : « Nous voulons vous former pour qu’après la formation vous alliez travailler pour votre propre compte. Nous allons nous entendre avec les chefs de village pour mettre des terres à la disposition des jeunes qui voudront repartir dans les villages, parce que le développement passera par l’agriculture. »

Rappelons que dans le cadre de la mise en œuvre du Parsegd, le Programme des Nations unies pour le développement a signé en 2010 avec le centre Songhaï Bénin, une convention en vue de la réplication au Congo de deux centres agropastoraux (Louvakou et Otsendé). Si à Otsendé, les travaux sont presque achevés, à Louvakou, dans le département du Niari, le projet est loin d’être concrétisé. Parmi les entreprises qui traînent les pieds, il y en a certaines qui sont également adjudicatrices du marché d’Otsendé. C’est ainsi que la ministre a attiré leur attention en ces termes : « Le retard à Louvakou est plus criant qu’ici, lorsque nous avons conclu des contrats avec vous, nous devions apporter le financement et de votre côté, vous deviez exécuter les travaux dans le temps prescrit dans le contrat signé. »

Parfait-Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo : Une vue du centre Songhaï d’Otsendé. (© Adiac) Photo : Émilienne Raoul visite les différents compartiments du centre. (© Adiac)