Santé : un symposium sur les fistules obstétricales

Mardi 5 Avril 2016 - 20:15

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Le symposium organisé par le ministère de la Santé publique avec l’appui de l’UNFPA a été animé par d’éminents professeurs venus de l’Europe qui ont développé différents sujets concernant la problématique de la prise en charge des fistules obstétricales. Le cadre choisi était l’hôtel kempisky.

Selon la représentante de l’UNFPA, Diene Keita, l’organisation de ce symposium organisé par le ministère de la Santé publique avec l’appui du Fonds de Nations unies pour la population s’inscrit dans le cadre de la campagne de réparation des fistules obstétricales qu’organise le ministère de la Santé publique  en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population  depuis le 27 mars jusqu’au 15 avril 2016 à Kinshasa, Goma et Lubumbashi.

Parlant des statistiques des fistules obstétricales dans le monde, la représentante de l’UNFPA fait savoir qu’elles sont en hausse. « Les fistules obstétricales touchent plus de  deux millions de femmes dans le monde, dont plus des ¾ vivent en Afrique subsaharienne », a-t-elle indiqué.

L’UNFPA estime, a-t-elle poursuivi, que chaque année, il y a environ 50 000 à 100 000 nouveaux cas de fistule obstétricale dans le monde à la suite d’accouchement qui durent trop longtemps. En RDC, il est estimé qu’environ 40 000 femmes souffrent des fistules obstétricales. Face à cette situation, l’UNFPA est engagé dans la lutte contre cette maladie. «  La stratégie de prise en charge holistique adoptée s’articule sur trois axes principaux : la prévention, le traitement et la réinsertion ou réintégration communautaire des femmes au sein de la société », a-t-elle souligné.

De son coté, le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi a fait savoir que le gouvernement est engagé dans la lutte contre les fistules obstétricales. Ce combat relève de deux approches préventive par la formation et par la mise à disposition d’outillage et d’équipement pouvant assurer une bonne maternité et curative, par la formation pour une bonne prise en charge des cas.  

Le Dr félix Kabange Numbi a, par ailleurs, souligné  que des efforts importants doivent être fournis avec des interventions efficaces qui puissent faire bénéficier aux filles et femmes les soins appropriés dont elles ont besoin. Pour ce faire, il faut entreprendre des interventions majeures qui puissent assurer qu’un plus grand nombre de femmes utilise effectivement les services de santé bien équipés afin de pouvoir accoucher en toute sécurité sans que ne survienne une fistule urogénitale.  Le ministre de la Santé publique propose la mise en place des équipes mobiles «  pour prendre en charge des cas des fistules simples et pour les cas graves, on devra dans ce cas recourir à l’expertise internationales ».

Une prise en charge holistique

Au cours de ce symposium plusieurs sujets ont été débattus par les intervenants. Le Pr Augusto Punga de l’Université de Kinshasa a parlé de la prise en charge des fistules uro-génitales en RDC ; le Pr Alain le Duc a axé son exposé sur la physiologie de l’incontinence survenue lors d’une  fistule obstétricale ; le Pr Claude Dumergier a expliqué la problématique clinique et la prise en charge des fistules obstétricales et le Pr Ludovic Falandry s’est penché sur le traitement des fistules obstétricales.  Tous ces orateurs ont été unanimes que la prise en charge des fistules obstétricales ne doit pas être seulement médicale mais aussi globale incluant la prise en charge médicale, morale, psychologique et sociale.

 Ces fistules, ont fait savoir les intervenants, qui surviennent lors des accouchements posent chez la femme non seulement un problème de santé parce qu’elle souffre mais aussi un problème moral, psychologique et social. C'est la raison pour laquelle tous les intervenants à ce symposium ont proposé une prise en charge holistique qui implique la prise en charge médicale, morale et sociale pour faciliter la réinsertion dans la société de  ces femmes qui ont souffert de cette maladie qui se caractérise par incontinence urinaire. « En cas des fistules obstétricales, il ne s’agit pas seulement de fermer l’orifice vaginal. La guérison doit être globale. Il faut traiter la réparation sociale, morale et psychologique, car la victime a du mal à se réinsérer. Aucune femme qui souffre des fistules ne doit être laissée de côté »,  a fait savoir le Pr Ludovic Falandry.

Aline Nzuzi

Légendes et crédits photo : 

Le ministre de la Santé posant avec les orateurs du symposium sur les fistules obstétricales

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