Secte, moi ? Secte toi-même !

Samedi 21 Septembre 2013 - 8:58

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

La secte vit dans le regard des autres, elle est souvent la religion des autres

Il ne faut surtout pas prononcer ce mot : les diverses dénominations religieuses non majoritaires n’aiment pas beaucoup l’appellation de secte. Elle renverrait trop directement à l’image de groupes marginaux, annonçant le nom de Dieu presque sans la permission des Églises établies, et dans une agitation qui ne recule devant rien. Elles n’aiment pas davantage l’appellation d’Églises de réveil, trop directement associée aux bruits et aux imprécations à longueur de nuit. Alors que reste-t-il ? Qu’est-ce qu’une secte ?

Il n’existe pas vraiment de terme qui fasse l’unanimité chez les adeptes, chez les observateurs et chez les sociologues de la chose religieuse. La blague souvent entendue est, par exemple, que l’Église catholique, majoritairement répandue chez les chrétiens, ne serait qu’une secte qui a réussi. Alors, être ou ne pas être une secte dépend-il du nombre des fidèles ? Pas sûr. Les sociologues affirment qu’une secte est un groupe minoritaire détaché d’une branche religieuse majoritaire.

Il se démarque ensuite par son organisation, sa doctrine et son discours différents de la branche dont il se détache et contre laquelle souvent il développe un langage volontiers hostile. Les spécialistes ajoutent aussi que la secte se distingue par le souci de se montrer plus fidèle au message des origines ou plus proche des attentes des fidèles, et de se reconnaître sous l’autorité d’un chef fondateur et de proximité. Les Indiens – les hindous – ont pour un tel guide un terme : gourou (guru). Mais, dans les deux Congo par exemple, il n’est pas sûr que l’on puisse voir en un Simon Kimbangu un gourou. Les kimbanguistes n’en seraient pas contents !

Lucien Mpama