« Sœur Oyo » : Ce chef d’œuvre du cinéma a conquit le public des festivalsSamedi 1 Août 2015 - 10:37 Monique Mbeka Phoba, 53 ans a créé un chef d’œuvre du cinéma africain. Un court métrage de 23 minutes, intitulé Sœur Oyo, dont s’arrachent de nombreux festivals européens. L’histoire poétique de la petite Godelive qui y est raconté se déroule dans un pensionnat catholique situé à Mbanza-Mboma dans le bas Kongo au cœur du Congo belge des années 50. L’histoire de ce pensionnat se rattache à celle de la cinéaste dont la mère et les tantes y ont vécu comme pensionnaires.
Monique Mbeka Phoba: C'était très important de raconter cette histoire au monde. un endroit mythique. Les colons avaient l’intention d’y créer une nouvelle catégorie de femmes-épouses pour la classe supérieure des congolais intégrés dans le système administratif colonial. Ma mère est un pur produit de ce pensionnat. Elle a épousé mon père qui est devenu plus tard ambassadeur du Zaïre. C'est comme ça que je suis née à Bruxelles et j’ai grandi en Iran, au Canada et en Allemagne Comment avez-vous réussi à tourné le film dans ce même pensionnat ? C'est grâce à ma tante, la petite sœur de ma mère qui n'a jamais quitté le Congo. Une femme très brillante, encore très active et qui aime bouger. Elle m'a assisté dans tous mes documentaires au Congo. Et lorsque nous sommes arrivé au pensionnat nous avons trouvé la sœur Mado Diluaka, l’actuelle directrice. Elle est âgé de 82 ans et c’est elle qui a encadré ma mère. Dans le film, la jeune fille est déchirée entre deux univers : le pensionnat catholique voué à la vierge Marie et la forêt du village de sa grande mère. Effectivement. Et moi-même, je suis entre deux mondes – l'Afrique et l'Occident – c'est très répondu parmi les africains ! Je suis très liée à ma grande mère Monique – je suis sa « ndoyi – son homonime ». Elle avait une force incroyable. Elle a cultivé énormément les champs et c’est grâce aux légumes qu’elle vendait aux colons qu’elle a réussi à élever et éduquer ses enfants. Je l’ai connu que très peu. Elle ne parlait que la langue Kikongo. Mais tout le monde me dit que j'ai la même force qu'elle ! Avec mes 53 ans d’âge, je n'ai pas abandonné le métier du cinéma. Je viens de faire un Master en écriture des scénarii à l'Université de Louvain la neuve. De grands cinéastes congolais comme Ngangura ont laissé tomber à causes des dures réalités du cinéma en Afrique. C'est très dure ! Moi, j’avance ! Comment avez-vous à fait le casting des filles ? Trois filles dans le film viennent de Kinshasa et j’ai trouvé les autres sur place. J'ai payé tous les comédiens modestement. Les filles étaient très heureuses. La Sœur Oyo « celle-la » joue un rôle très particulier dans le film La petite sœur flamande qui a des sentiments pour le jardinier représente pour Godelive d'abord la vierge Marie, mais ensuite aussi l’ambiguïté du monde du pensionnat. Car elle est vivante, humaine et ressent les sentiments humaines. La sœur reste seule avec le jardiner dans le dortoir des filles quand on découvre le serpent à l’intérieur et la petite Godelive les observe par la fenêtre. Les flamands à cette époque étaient des pauvres de Belgique. Ils étaient des domestiques ou les missionnaires au Congo, car un seul fils héritait la terre en Flandre, et es autres partaient chercher l'argent ailleurs. Trois quart des missionnaires au Congo étaient des Flamands. Le film rencontre beaucoup de succès aux festivals, pensez-vous en faire un long-métrage ? Bien sûr. A condition de trouver un producteur. Je n’en ai pas trouver pour Sœur Oyo et je l’ai autoproduit. J’ai voulu de la qualité. Elle a son prix. J’ai encore beaucoup de dettes à payer avant de me lancer dans je n'ai pas trouvé un producteur pour Soeur Oyo et je l'ai auto produit. J'ai voulu la qualité. Elle a son prix. J'ai encore beaucoup d’engagement financier à honorer avant d’explorer un nouveau projet.
Sasha Gankin Légendes et crédits photo :Photo 1: Monique Mbeka Phoba; Crédits photo: Nganji
Photo 2: Soeur Oyo Notification:Non |