Stabilité

On dissertera longtemps encore sur les dysfonctionnements du processus électoral comme il en a été question lors des législatives et locales de juillet dernier. De façon générale, le souhait des acteurs politiques et de toutes les composantes de la société congolaise est que ce processus soit plus performant de telle sorte que les dénonciations de fraudes entendues au moment des votes laissent place à une compétition moins décriée. 

En même temps, il est une avancée significative sur laquelle on pourrait s'appuyer pour observer qu’un progrès s’accomplit dans le sens de la consolidation des acquis démocratiques. Le fait en effet que les élections soient convoquées dans les délais prescrits par les textes en vigueur et ceci depuis une bonne vingtaine d’années est la preuve, à quelques exceptions près, d'une volonté partagée par tous de civiliser autant que faire se peut la compétition pour le pouvoir.

Et l'on a vu comment après le renouvellement des mandats des députés à l'Assemblée nationale, en application des règlements régissant la chambre basse du Parlement, les élus ont sereinement constitué les principales instances appelées à en régir le fonctionnement. Ne passons pas sous silence cet aboutissement paisible, sans doute l’expression d’une stabilité intérieure en marche dans un pays exposé les années passées à une avalanche de crises sociopolitiques générées par le fait électoral.

S’il n’y a pas lieu pour l’heure, d’aller vite en besogne en se disant que l’on maîtrise désormais les inconnus du champ politique, il est, en revanche, tout à fait louable de prendre acte des petits pas en avant décrits plus haut. Tout autour de nous, et ce n’est pas pour se satisfaire du malheur d’autrui, les élections continuent d’être un moment de grande incertitude. Nous-mêmes l’avons vécu pendant une assez longue période pour ne pas installer les garde-fous essentiels à la consolidation de la paix et de la cohésion nationale à l’appui de la petite distance parcourue et de la longue histoire à venir.