Terre d’école

Le pari semblait fou a priori et pourtant, lentement mais sûrement, on le voit prendre forme chez nous, au Congo : prendre forme à deux pas de Brazzaville, à Kintélé qui deviendra dans les années à venir l’un des symboles de l’Afrique émergente avec, notamment, son stade ultramoderne et son université panafricaine ;  prendre forme grâce à la mise à disposition par l’État d’un terrain de quinze hectares sur lequel s’élèveront bientôt plusieurs bâtiments construits autour d’un grand espace libre, la Place du marché ; prendre forme à travers une institution visant à éduquer les enfants tout en les maintenant dans un environnement naturel qu’ils apprendront à protéger.

« Terre d’école » repose sur l’idée simple, mais indiscutable et aussi vieille que l’humanité, selon laquelle le chemin d’avenir d’un peuple passe par la formation des femmes et des hommes qui le composent ? Ce que résume la célèbre formule de Nelson Mandela rappelée dès la première page du document que publie cette semaine  l’association présidée par Denis Sassou N’Guesso et que nous diffusons aujourd’hui largement : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde ».

Au cœur du programme de l’école figurent les huit objectifs suivants que synthétise en ces termes son Directeur de la formation, François Durpaire : (1) Comprendre le défi d’un savoir circulant, (2) Préparer le passage à la pluralité éducative, (3) « Décolonialiser » les systèmes éducatifs, (4) Refuser une éducation à deux vitesses, (5) Rompre avec la « diplomanie », (6) Éduquer à un monde pluriel, (7) Mieux gouverner l’éducation, (8) Former les éducateurs et donner de la confiance ».

Et pour que les choses soient tout à fait claires, la Présidente et fondatrice de Terre d’École, Maria Maylin, décrit ainsi l’enjeu de l’opération : « Le continent doit considérer son « sous-développement »  comme une chance et puiser dans son propre génie pour éviter les erreurs commises ailleurs et commencer à tracer sa propre voie qui doit placer l’homme et son environnement au cœur même de tout vrai développement durable ».

Belle ambition que celle-là, n’est-il pas vrai ?