Théâtre : «Le Zulu» de Tchicaya U Tam’ si revient sur scène

01-05-2021 16:40

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Le retour sur les planches ponténégrines de cette pièce de théâtre emblématique a été rendu possible par l’Espace culturel Yaro qui a réuni des artistes de la place autour d'elle. Trois représentations sont prévues dont la grande première qui aura lieu, le 29 avril, chez Raphaël situé dans le 1er arrondissement Emery-Patrice-Lumumba, non loin du rond-point ex-Bata.
 

Comme l’artiste, l’écrivain ne meurt pas. Tchicaya U Tam’si, considéré comme l’un des grands écrivains congolais et africains renaît de ses cendres avec cette production de l’Espace Culturel Yaro. Mise en scène par Pierre Claver Mabiala, la pièce de théâtre «Le Zulu» sera servie sur scène par des artistes de talent, notamment Tamane Goma, Marène Missengué, Isma Yengo, Chandra Moranga, Serge Tchibinda, Royale Mianghakanda, Nadège Poaty et Yvan Tchembo, avec Barnabé Beti Loemba à la régie lumière assisté d’Aimé Mavoungou, le tout accompagné d’une musique créé par Guy Narcisse Goma.

Né le 25 août 1931 à Mpili au Congo Brazzaville,  Tchicaya U Tam'si (de son vrai nom Gérald-Félix Tchicaya) est décédé à Bazancourt (Oise) en France le 22 avril 1988, laissant derrière lui une œuvre abondante (poésie, roman, théâtre…). L’écrivain est parfois jugé hermétique, un avis que Pierre Claver Mabiala, qui est aussi le directeur de l’Espace Culturel Yaro, ne partage pas. Pour lui, «il faut connaître l'univers de l'auteur pour comprendre qu’il n’est pas hermétique».

L’œuvre de Tchicaya U Tam’Si «Le Zulu suivi de Vwène Le Fondateur» est paru en 1977 aux éditions Nubia. Evoquant l’histoire de la pièce «Le Zulu» (un des textes classiques de la dramaturgie congolaise) qui parle du grand chef Chaka, Pierre Claver Mabiala a résumé : «Puissante et fragile stature, Chaka est naïf et sanguinaire comme ceux qui veillent pendant que d’autres dorment (...) quand la mission divine dont il croit inventer domine sa pensée profonde et l’écarte du reste des hommes». Et pour ce qui est du choix de cette pièce, il a expliqué avoir été motivé par les thématiques abordées, notamment la gestion des pouvoirs et ses dérives. «Voilà un exemple de dérives autoritaires, basées sur des considérations irrationnelles, qui doivent nous interpeller en Afrique d'aujourd'hui car la force du théâtre, c'est le renouvellement presque naturel des sujets pensés, imaginés ou constatés à une époque très lointaine mais qui restent d'actualité», a-t-il estimé.

Pour monter le spectacle et obtenir le résultat espéré, le metteur en scène s’est entouré d’une équipe dynamique. : «J'ai voulu travailler avec une grande équipe, sur un sujet aussi sensible et parfois difficile à aborder. C'est cette envie de partager cette vision des choses avec des comédiens, techniciens, régisseurs sons, scénographes et autres, car ensemble il nous faut faire passer le message, les messages à un public, à des publics. C'est l'envie de rendre un texte, dont on pense hermétique, fluide à travers le jeu des acteurs, les compositions scénographiques et d'autres moyens qui viennent embellir le spectacle, comme la musique, le bruitage», a-t-il confié. Notons qu’outre Chez Raphaël où aura lieu la grande première, «Le Zulu» est programmé le 6 mai à l’Espace Culturel Yaro où il sera repris en juin puis en juillet lors du festival international N’sangu Ndji-Ndji

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du spectacle le Zulu

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