Tourisme : la Grande muraille toujours aussi attractive

La Grande muraille de Juyongguan est une section importante de la « Grande muraille de Chine » qui a été construite sous différentes périodes, dès le III^e siècle avant notre ère, pour marquer et défendre la frontière Nord de ce pays. Les pentes des deux côtés du col de Juyongguan sont tapissées d'une végétation dense et bordées par des montagnes avec des ruisseaux qui coulent toute l'année. Ce qui offre une belle vue panoramique aux visiteurs.

Après une ronde guidée au pied du site pour comprendre son histoire, les journalistes provenant de différents coins de la planète se sont donné à cœur joie à l’escalade de cette Grande muraille. Si à première vue les marches semblent faciles à gravir, au fur et à mesure que chacun avançait, on pouvait lire l’épuisement et l’essoufflement. Mais, la grande envie de vivre une expérience inouïe, celle de parcourir les quatre kilomètres mis au défi, a poussé plus d’un journaliste à poursuivre cette montée des marches difficile et raide, qui imposait plusieurs pauses, d’ailleurs. Que ce soit pour contempler le chemin parcouru, admirer la vue montagneuse et verdoyante, s’hydrater en eau et boisson chaude ou encore immortaliser l’instant présent. 

« Mao Zedong a dit : "Qui n'a pas gravi la grande muraille n'est point un homme véritable". Au regard donc de cette citation qui est pleine de sens, c'était d'abord un défi personnel pour moi de gravir cette muraille pour prouver que je suis un "Homme" bien qu'étant en réalité une femme ! Cela fait que malgré la difficulté pour gravir car il faut reconnaître que ce n'était pas facile, je n'ai pas abandonné. J'ai persévéré et j'y suis arrivée ! Du caractère historique et culturel que revêt ce site, dire que j'ai pu le visiter et le gravir est un véritable prestige », s’est réjouie Nadège Yameogo du Burkina Faso.

Contrairement à la journaliste burkinabé, Alain Mazda du Cameroun, en habitué de la montagne, n’a eu aucune difficulté pour vivre cette expérience qu’il a longtemps rêvée. « Je suis un fils de la montagne. Ma vie est jalonnée d'escalade de montagne et des pierres. La preuve, c'est que j'ai été le premier à franchir allègrement toutes les étapes, attendant quelques fois les confrères. Toutefois, cela m'a permis de travailler mon souffle avec le froid pékinois et le vent qu'il faisait. De toutes les manières, le parcours s'est avéré être un bon moment de marche sportive que j'affectionne. J'aurais été habitant de Beijing que je viendrais au moins une fois par semaine faire ce parcours pour le sport, mais surtout pour oxygéner mon cerveau. Au sommet de la grande muraille, j'ai ressenti un haut lieu d'élévation d'esprit, un bon lieu de spiritualité. D'ailleurs, des inscriptions sur les édifices parlent des religions locales à commencer par le bouddhisme », a-t-il confié. 

Un site toujours attirant

Par ailleurs, ce qui a fasciné plus d’un journaliste durant cette aventure, c’est le fait de savoir qu’un tel monument a pu être conservé dans sa quasi-totalité malgré le temps qui passe ; également le fait qu’en dépit de son ancienneté, la Grande muraille de Juyongguan n’attire pas seulement des touristes extérieurs, mais aussi plusieurs citoyens chinois. Jeunes, adultes et vieux continuent de venir visiter, contempler et parcourir ce site. Au regard de tous ces monuments historiques qui subsistent et qui avec le temps sont devenus de véritables icônes du tourisme dans le monde, l’Afrique, berceau de l’humanité, a certainement bien plus à offrir que ce qu’elle présente aujourd’hui en matière de tourisme. 

« La Chine fait le tout en un. Elle prend son histoire et sa tradition, les préserve et ajoute un peu de modernité. On retrouve sur la Grande muraille l'art de la Chine, que ce soit pour les formes architecturales, les représentations, les choix picturaux, les sculptures, les façonnages, etc. Autant d'éléments à dessein pour plaire à la vue des visiteurs, mais surtout pour continuer à présenter un charme unique en son genre dans ce type d'édifice. L'Afrique a des milliers de sites touristiques à couper le souffle, mais nous ne faisons pas l'effort de viabiliser l'attractivité, d'intéresser les locaux d'abord au tourisme intérieur. C'est dommage! Nous avons observé lors de notre visite des Chinois en nombre, plus encore des vieux, qui venaient par convoi en excursion sur le site de la Grande muraille. C'est dire combien les Chinois eux mêmes visitent leur site. Ce qui est assez fort de symbole », en pense Alain Mazda. 

Pour lui, de par sa forme et sa longueur, la Grande muraille de Chine sera à jamais attractive parce que rien de pareil n'a été fait dans le monde.  Sa préservation est sans doute la conjugaison de plusieurs efforts que les touristes doivent respecter en évitant de jeter des bouteilles d’eau et d’autres objets le long des marches comme a pu le constater, avec un pincement au cœur, le journaliste camerounais. Multiplier les poubelles sur le site pour qu'il garde son charme naturel et son côté écologique est donc à prendre en compte. 

Notons  que la Grande muraille s'étend du Nord-Ouest au Nord-Est de la Chine en traversant neuf provinces et les villes de Gansu, Nigxia, Shaanxi, Hebei, Tianjin, Pékin et Liaoning. Les portions les plus réputées de la Grande muraille se situent au Nord et à l'Est de Pékin. En 1987, elle a été classée au patrimoine mondial de l'Unesco et en 2001, la Grande muraille de Juyongguan a été classée « Zone panoramique AAAA » par l’administration nationale du tourisme de Chine.