UNC : Vital Kamerhe délogé et empêché de se rendre à Goma

Samedi 8 Février 2014 - 12:45

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Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, tout ce qui lui arrive est à mettre dans un contexte d’acharnement qui viserait sa personne.

La journée du vendredi 7 février n’aura pas du tout été heureuse pour Vital Kamerhe. L’opposant a, en effet, été criblé par deux faits affligeants qui ont obscurci sa journée. D’abord, il y eut cette injonction qu'on lui a faite de libérer une maison de l’État située sur la rue Mweneditu (commune de la Gombe) qu’il occupait depuis 2004 à l’époque où il était ministre de l'information. « Je n’ai pas dormi cette nuit et on m’a dit que je dois terminer le déménagement à 7 heures du matin », avait-il confié. Jusqu’en début d’après-midi, ses effets continuaient à être évacués. Renseignement pris, il appert que l’intéressé occupait illégalement cette maison de fonction rentrant dans le patrimoine immobilier de l’État. D’après le porte-parole du gouvernement, un préavis lui avait été adressé en bonne et due forme depuis 2010 sans que l’opposant ne se plie.

Pour sa part, Vital Kamerhe estime avoir été délogé illégalement et sans respect du contrat de bail parce qu’il louait cette maison. « Cette maison je la loue en tant que Vital Kamerhe. Je paye régulièrement le loyer et j’ai un contrat de bail en mon nom », n’avait-il cessé de marteler. À ce propos, Lambert Mende a contesté la validité du fameux contrat de bail qui, d’après lui, est le fait d’un artifice tout à fait illégal qui a été anéanti par le ministère de l’Urbanisme. « On lui a dit que celui qui a signé avec lui le contrat jusqu’à la fin 2010 l’a fait illégalement mais qu’on le laissait quand même jusqu’à la fin de 2010 », s’est empressé d’ajouter Lambert Mende. Et le porte-parole du gouvernement de préciser qu’un préavis de trois mois lui a été donné en décembre 2010 pour libérer ladite maison et à son expiration depuis mars 2011 à ce jour, Vital Kamerhe se trouve dans l’illégalité.

Comme si ses déboires en cette journée ne faisaient que commencer, le même Kamerhe a par la suite été empêché de prendre son vol pour Goma à l’aéroport de Ndolo. Alors qu’il avait pris place à bord de l’avion affrété avec quelques cadres de son parti, le président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) s’est entendu dire que son voyage était annulé. Le pilote aurait reçu l’ordre de ne pas décoller. D’où est venu l’ordre ? Personne n’a été en mesure de le dire avec exactitude. Tantôt, on a évoqué « les autorités du pays », tantôt la Régie des voies aériennes, ou encore l’Autorité de l'aviation civile comme source de provenance de cette injonction. Jusque tard, les raisons de cette interdiction de vol n’étaient pas communiquées à l’intéressé, toutes les structures intervenant dans le secteur ayant plaidé leur innocence. Pour Vital Kamerhe, il ne fait l’ombre d’aucun doute que « les autorités ont peur de ce que la population va démontrer aux yeux du monde : la consécration d’un leader accepté par toute la population du pays ».

Après la controverse suscitée par la diffusion d'un « faux document » de la DGM lui interdisant la sortie de Kinshasa, Vital Kamerhe n’a cessé, depuis lors, de comptabiliser des faits accablants au nombre desquels son procès avec la députée Wivine Moleka où sa condamnation à trois ans de prison ferme avec effet immédiat est requise par le ministère public. Tout ceci , pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, est à mettre dans un contexte d’acharnement qui viserait sa personne.

 

  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Vital Kamerhe