Vie des partis : L'opposition tient son dialogue à Brazzaville

Lundi 27 Juillet 2015 - 16:30

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C'est le 26 juillet que s'est ouvert "le dialogue alternatif" des forces politiques et sociales opposées au changement de la Constitution du 20 janvier 2002.  Les participants débattront essentiellement de la gouvernance électorale et du respect de l’ordre constitutionnel au Congo.

Dimanche dès les premières heures, le siège de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) était déjà pris d’assaut par les militants et sympathisants des partis initiateurs de ce dialogue. Il s'agit des forces de l’opposition, de la majorité présidentielle et de la société civile qui militent pour l’alternance démocratique en 2016. « Cet alterne dialogue ne manquera pas de potence. C’est une contribution responsable qui révèle la détermination du pays à retrouver le droit. Cela ne devrait pas être négociable », a fait savoir René Serge Blanchard Oba.

Dès la première journée, l’ordre du jour était déjà défini suivi de la mise en place de l’instance qui préside les travaux. À sa tête, Paul Marie Mpouélé, coordonnateur du Front pour le respect de l’ordre constitutionnel et pour l’alternance démocratique. André Okombi Salissa, président de la CADD et député du Parti congolais du travail est  installé en qualité de 1er vice-président ; Clément Miérassa du PSDC (opposition) est 2ème vice-président ; René-Serge Blanchard Oba président du MSD (majorité présidentielle) est choisi comme rapporteur général. Ainsi, Théodorine Mobonda, Libongo Ngoka et Dave Mafoula occupent respectivement les rangs de rapporteur général adjoint, secrétaire et secrétaire adjoint.

"La crise n'est pas institutionelle"

Deux commissions ont été mises en place suivant les thèmes qui feront l’objet des débats, notamment : la gouvernance électorale et le respect de l’ordre constitutionnel. « Aujourd’hui, le combat politique au Congo est le combat pour l’alternance démocratique. Le non radical au changement et à un illégal référendum sur une nouvelle Constitution doit sans cesse résonner en dénonciation à ce coup d’État constitutionnel. La crise qui tient le Congo dans l’impuissance est une crise de direction politique et morale, de modèle de gouvernance et des valeurs sous-jacentes à ce modèle. En aucun cas, ce n’est une crise institutionnelle », a déclaré Guy-Romain Kinfouissia, président de l’UDR-Mwinda. Pour lui, l’année 2016 n’est pas seulement la fin légale du mandat du président Denis Sassou N’Guesso, mais aussi la marche vers l’alternance démocratique avec une ère nouvelle qui tranche avec l’ancien régime.

Pour faire front à cette situation politique, les partis et associations regroupés au sein des forces politiques et sociales opposées au changement de la Constitution du 20 janvier 2002 s’y mettent pour contraindre le pouvoir à s’aligner sur le respect de la Constitution ; la maîtrise des instances, des procédures et des textes qui doivent désormais encadrer le processus électoral national ; l’affirmation de l’unité nationale et du renforcement du caractère républicain de la force publique.

« Année après année, un certain relâchement s’est institué dans l’observation des principes et des règles de l’art de gouverner. Tout ceci parce que la réconciliation nationale pour refonder le pays ne s’est jamais réalisée. Le système essaie de contraindre le président à changer la Constitution. La responsabilité du peuple congolais c’est le devoir d’inventaire et le respect sans faille d’une Constitution qui a garanti la sécurité des Congolais jusqu’ici », a déclaré René Serge Blanchard Oba. Et Pascal Tsaty Mabiala, Premier secrétaire de l’Upads d’ajouter : « Les regards du peuple congolais sont inquiets pour l''avenir qui s’assombrit davantage avec cette crise politique inattendue. Nous, opposition congolaise réelle, devrons apporter la preuve de notre cohérence, de notre détermination. Et justement, le préambule de la constitution actuelle dont nous défendons bec et ongles le maintien consacre la résistance comme moyen de lutte contre la dictature et nous donne le droit de nous délier de l’obéissance républicaine face à l’exercice tyrannique du pouvoir et à l’usage de la violence d’État ».

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Les présidents de partis et associations Photo 2: Les participants au dialogue

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